écal, mourtaou, gros mansois, gros péjac ou ahumat...Ces noms de cépages ne vous disent rien ? C'est normal, « ils font partie de la vingtaine de variétés patrimoniales du Sud-Ouest qui n'ont jamais pu intégrer les conservatoires régionaux » pose Olivier Yobrégat, responsable du matériel végétal pour le pôle Sud-Ouest l'Institut français de la vigne et du vin (IFV).
Toujours porteuses d'une ou plusieurs viroses graves, ces variétés ont tout de même été préservées dans la collection de l'INRAE de Vassal à Marseillan, dans l'Hérault, qui a conservé les ressources génétiques coûte que coûte, « grâce au travail visionnaire du professeur Branas, dans des sables du cordon littoral méditerranéen impropres à la propagation du court-noué » salue le technicien.
A la faveur d'un projet régional financé par FranceAgrimer, et grâce au travail de ses collègues du pôle national du matériel végétal de l'IFV, au Grau du Roi dans le Gard, Olivier Yobregat annonce avoir pu assainir cette vingtaine de variétés et récupérer des bois issus de plants sains cultivés en serre.


« Après les avoir greffés sur des porte-greffes longs pour obtenir des plants vigoureux destinés à intégrer la collection régionale, nous avons sorti ces futurs plants de la phase de stratification et les avons préparés à la mise en gros pots. Jusqu'ici, tout se passe bien ! » se réjouit-t-il.
Six souches par génotype vont être plantées en collection. Dans quelques années, elles feront l'objet d'essais de vinifications. Olivier Yobrégat espère que quelques-uns de ces cépages dont certains ne portent même pas de nom « ayant été retrouvés en mélange au sein de vieilles parcelles sans que la mémoire vigneronne ne leur ait associé une dénomination » retrouveront un jour une petite place au sein des vignobles qui les ont autrefois accueillis.
Des bois de ces cépages assainis ont été envoyés pour réintroduction à Vassal pour remplacer les formes virosées qui y étaient conservées jusque-là.