a flûte enjambée. Les délégués à l’assemblée générale du 27 mars prochain de l’Association des Viticulteurs d’Alsace (AVA) auront à se prononcer sur l’autorisation de nouveaux formats de bouteille. Le cahier des charges des vins d’Alsace consacre depuis 1955 la bouteille dite « flûte d’Alsace » comme seul contenant autorisé pour conditionner les vins de ses appellations. Cela devrait changer. Le conseil d’administration de l’Ava a déjà approuvé à l’unanimité la proposition des trois familles professionnelles d’autoriser en sus les formats « bourgeoise » et « renaissance », un peu plus évasées.
Il intervient au terme d’un débat discret dont la profession s’est saisie en 2021 et officialise l’utilisation depuis une vingtaine d’années d’autres formats de bouteille par divers opérateurs. Ces écarts au cahier des charges relevés par le service des fraudes (DGCCRF) aboutissent à la révision soumise au vote des délégués ce 27 mars. La proposition faite aux délégués indique les côtes de ces bouteilles supplémentaires en prenant soin qu’elles ne correspondent pas aux bouteilles classiques bourguignonnes. Elle précise également la forme des corps et les hauteurs des contenants de 37,5 cl, 50 cl, 1 l, 1,5 l et 3 l. Elle autorise enfin le conditionnement plastique pour les contenants inférieurs à 20 cl, destinés par exemple aux compagnies aériennes. Les conditionnements BIB et cannette restent, eux, interdits.
La réécriture proposée du cahier des charges préserve la mise d’origine accordée en 1945. Elle reste obligatoire pour les vins d’appellation Alsace. La flûte, protégée par le décret du 20 mai 1955 leur est toujours réservés, mais elle n’est plus forcément obligatoire. Comme le fait remarquer subtilement un bon connaisseur de la filière, ce changement aura une autre conséquence : « ces nouvelles bouteilles pourront contenir du vin d’Alsace comme du vin sans IG produit dans la région. Ce dernier ne pourra toujours pas prétendre à la flûte, mais c’est une ouverture ».