menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / 4 usages phytos menacés en vigne par les futurs retraits
4 usages phytos menacés en vigne par les futurs retraits
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Plan d’action
4 usages phytos menacés en vigne par les futurs retraits

Le plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives est en marche. Il est doté d’un budget de 146 millions d’euros pour 2024 toutes filières confondues. En vigne, les experts ont pointé quatre usages critiques : la lutte contre le black-rot, le mildiou, la flavescence dorée et le désherbage
Par Christelle Stef Le 16 mars 2024
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
4 usages phytos menacés en vigne par les futurs retraits
Eric Chantelot, de l'IFV a présenté les avancées du Parsada en vigne, le 13 mars à Paris lors d'un colloque sur la réglementation organisé par Végéphyl - crédit photo : Christelle Stef
L

e plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada) est en marche. Doté d’un budget de 146 millions d’euros pour 2024 « Il a pour objectif de donner de la visibilité aux agriculteurs sur les produits phytosanitaires qu’ils risquent de ne plus pouvoir utiliser dans les années à venir, de pointer quels sont les usages qui seraient menacées et quelles alternatives pourraient être mises en œuvre afin de booster la recherche », a expliqué Loïc Agnes du ministère de l'agriculture, lors de la journée réglementation organisée par Végéphyl à Paris, ce 13 mars. Dans le cadre de ce plan, huit groupes de travail ou task forces « filières » ont été mise en place. L’un concerne la vigne. 

75 matières actives sur la sellette

Au total, selon les experts 75 matières actives seraient sur la sellette. En vigne, pour les fongicides, il s’agit du tébuconazole, du difénoconazole, de la pyraclostrobine, de l’azoxystrobine, du fluopyram, de la spiroxamine, de fluxapyroxad, du boscalid, du fluopicolide, du cymoxanil, du dithianon, du folpel, du cuivre, du métirame (sachant que pour ce dernier c’est déjà plié). Pour les insecticides, la lambda-cyhalothrine, le spinosad, l’etofenprox, l’émamectine, le spinetoram, le tau-fluvalinate figurent sur la liste. La task force viticulture a donc identifié quatre usage critiques. Le premier est le black-rot. « Le black-rot augmente dans les vignobles et il y a un fort risques de pertes d’usage pour les IDM, les strobilurines et les matières actives de contact qui sont la base de la lutte. Si l’ensemble de ces matières actives sont interdites, ne restera que le cuivre pour lutter contre la maladie et il est lui-même sur la liste. Les vignerons à l’avenir n’auront plus aucune matière active à leur disposition », a détaillé Eric Chantelot, de l’IFV. Le deuxième usage est le mildiou, une maladie majoritaire qui concerne tous les vignobles et qui peut engendrer des dégâts importants comme ce fut le cas en 2023. Or aujourd’hui en conventionnel la stratégie repose sur des associations entre des molécules de contact et des unisites. Mais en cas de perte des matières actives de contact multisites associé à une réduction du nombre d’unisites, « les résistances vont augmenter », a alerté Eric Chantelot. Et en bio, la lutte repose sur le cuivre qui figure sur la liste.

Troisième usage critique : la flavescence dorée. Aujourd’hui la lutte obligatoire repose sur le recours aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes. Et beaucoup sont menacés. « Si des résistances à cette famille apparaissent. Les vignerons n’auront plus de solutions », a pointé Eric Chantelot.

Dernier enjeu : le désherbage. « Il est indispensable de maintenir un usage vigne pour le glyphosate aux conditions de restrictions actuelles », a insisté le spécialiste. Soit une application sous le rang et une limitation à 450 g/ha/an.

Un appel à manifestation d'intérêt en décembre 2023

Le 18 décembre 2023, a eu lieu un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Et à ce jour toutes filières confondues, 106 lettres d’intentions (ou projets) ont déposées. Et 14 plans d’action ont d’ores et déjà été validés. Dont celui de la vigne. Celui-ci comprend 4 axes. Le premier axe vise à améliorer la connaissance de la biologie du mildiou et du black-rot, à développer un réseau d’épidémiosurveillance de la vigne et d’étudier l’incidence du retrait des usages. Dans le deuxième, il vise à trouver des solutions pour maintenir le cuivre à dose réduite, à construire des OAD innovants et à développer des variétés résistantes. Dans le troisième il vise à concevoir de nouveaux systèmes de production et d’étudier le lien entre l’environnement de la parcelle et l’épidémiologie. Pour finir, le quatrième vise à transférer et déployer les alternatives auprès des viticulteurs. Ce plan se traduit par la mise en place du projet SAVOIR issu d’un partenariat entre l’IFV, l’Inrae et les interprofessions. Il comprend un volet épidémiologie, avec notamment l’étude de la dynamique spatio-temporelle de l’inoculum du mildiou et du black-rot. Il intègre aussi un volet variétés résistantes, avec notamment un suivi de la durabilité de la résistance au mildiou, la création de nouveaux géniteurs et l’identification de nouveaux gènes de résistances au black-rot par exemple. Pour finir, il comprend la mise en place de référents régionaux Parsada à l’image de ceux qui ont été mis en place dans le cadre du PNDV (plan national dépérissement du vignoble).

Plusieurs lettres d'intention ont été déposées pour des projets vigne

Un autre projet appelé PARICI cible la filière bio. Il est porté par l’Itab et concerne plusieurs filières dont la vigne. Il porte sur les enjeux d’utilisation du cuivre. « L’idée est de retravailler sur les formes de cuivre, leur lessivage. Un projet de thèse au CNRS est en cours », a expliqué Eric Chantelot.

En parallèle, en vigne, plusieurs lettres d’intention ont été déposées. La première porte sur le projet Autopulvé dont l’objectif est de créer une plateforme d’expérimentation avec des traitements automatisés avec une rampe fixe. Cette plateforme permettra de tester les biocontrôles. Une deuxième lettre d’intention porte sur le projet Labovigne dont l’objectif est de mettre en place un réseau de plateformes d’essais thématiques dans chaque région. Une troisième lettre porte sur le projet Resisteff dont le but est d’effectuer des monitorings de la résistance au mildiou et d’évaluer l’impact de stratégies de traitements sans produits de contact sur l’évolution des résistances ; La dernière lettre concerne le projet Biovistim qui vise à évaluer l’efficacité de stratégies couplant du biocontrôle et des biostimulants.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (8)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
VignerondeRions Le 25 mars 2024 à 06:45:59
Nous touchons du doigt le pourquoi les campagnes de révoltent... La conséquence de ces décisions hors sol, sera la monté des extrémistes. Tout le monde le sait, mais on a l'impression que ce n'est pas le problème. Changer pourquoi pas, mais en l'occurrence, il conviendrait de trouver les alternatives crédibles avant de supprimer les molécules. Déjà la suppression du méthirame va nous jouer des tours très rapidement, dans les régions sujettes au Black Rot. On ne peut définitivement pas gérer l'agriculture Européenne de cette manière, et pourtant nos institutions le font.
Signaler ce contenu comme inapproprié
geyer Le 22 mars 2024 à 18:43:26
Fin des vins et du vignoble, bravo .....
Signaler ce contenu comme inapproprié
Nanar Le 19 mars 2024 à 04:44:37
Super
Signaler ce contenu comme inapproprié
Rafred Le 17 mars 2024 à 08:35:37
Bonjour. Et si la solution en vignes était d'arracher vitis vitifera et de repasser en cultivars (cépages) américains interdits en France nécessitant peu ou pas de traitements et plus résilient aux changements climatiques ?
Signaler ce contenu comme inapproprié
Benji Le 16 mars 2024 à 21:51:52
Qu'attendent ces ingénieurs,techniciens,administratifs et politiques pour reprendre des exploitations et démontrer toutes leurs connaissances et leurs savoirs faires! On voudrait achever l'agriculture en France on ne s'y prendrait pas mieux!! Sinon il peuvent aussi parler d'économies ,les taxes sur les produits viticoles en France representent plus de 6 milliards ! L'état devrait se poser la question de l'impact de ses orientations décroissantes et destructrices de nos productions françaises indelocalisable et des emplois liés !!
Signaler ce contenu comme inapproprié
Renaud Le 16 mars 2024 à 09:23:20
Le problème n'est pas de faire machine arrière en abandonnant toutes démarches environnementales. Mais là sans réelles alternatives ( cuivre par exemple) on marche sur la tête. À ce jeu il faut interdire immédiatement les pneumatiques des voitures puisque très polluants. Quant on roulera tous sur les jantes peut être que le monde citadins déconnectés comprendra ses propres délires?. Même pas sur.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Christophe Le 16 mars 2024 à 07:54:47
Plus d'avenir pour les marchands d'armement que pour la viticulture en Europe?sans doute plus vertueux écologiquement. Mais après tout, si ça ne choque personne?
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 16 mars 2024 à 06:38:56
bonjour à tous Le travail des sols implique une navette incessante de tracteurs dotés d outils de plus en plus performants mais le plus souvent grees sur des engins à moteur thermique consommant du gnr . Pour la surface foliaire nous disposons de rampes de diffusion de têtes de traitement de plus en plus élaborées et de produits phytos de plus en plus eco friendly Que tous les ingénieurs agronomes reunis récemment en aréopage à Paris via vegephyl 24 se rassurent : aucun petit château en tous cas en bordelais n aura assez de budget pour acheter son gnr et les produits phytos requis cette année .On ne risque pas la pollution , AUCUN RISQUE , du moins si la situation économique ne s amélioré pas rapidement ... Vu du nord medoc , observer les ingénieurs agros aligner ainsi les transats sur le pont du titanic à plutot tendance à nous faire rigoler .. "C est les nerfs , on est un peu surmenés en ce moment " dirait Coluche.A la campagne ,nous , le livre de chevet , c est la pyramide de Maslow et beaucoup d entre nous en sommes réduits à lire et relire le premier chapitre , alors .. pour le sommet les autopulve ...robovigne ou robustess ... c est pas pour demain ! Pompidou 1966 revient furieusement à la mode ces temps ci ...
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Indre-et-Loire - CDD Les Grands Chais de France
Côte-d'Or - CDD Benjamin Leroux
Gironde - Stage SCEA du Vieux Puit
Loire-Atlantique - CDD Les Grands Chais de France
Rhône - CDI Ame Blanche SAS
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé