es techniciens viticoles du sud de la France se dépêchent de terminer ce qu’ils ont à faire au bureau. A l’Institut coopératif du vin (ICV), Thomas Gautier est en train de planifier ses premières tournées dans le vignoble héraultais. « Les viticulteurs ne vont pas sortir leur pulvé la semaine prochaine, mais l’accumulation de la chaleur cet hiver et le retour de l’humidité ces derniers jours réveillent les racines, témoigne le consultant ce 4 mars. Les bourgeons gonflent et blanchissent, et certains plantiers, complants et chardonnay ont déjà atteint le stade pointe verte. »
A Pézenas, Bastien Genieys voit même de premières feuilles sortir sur des parcelles de chardonnay juste prétaillées. « J’ai passé la machine en fin de semaine pour essayer de temporiser mais je crains que cela ne change pas grand-chose en cas de gelées en avril » indique-t-il.
Les feuilles font également leur apparition sur le chardonnay et le muscat du littoral des Pyrénées-Orientales. « Pour l’instant, uniquement dans les parcelles argileuses, bien alimentées en eau. Pas sur le carignan, le grenache, ou dans les terres » temporise Laurent Duret, également de l’ICV. Fin février, des pluies douces ont rechargé les premiers centimètres des sols languedociens. « Il ne manque plus que la température remonte un peu pour les vignes s’emballent » prévient Thomas Gautier.
La vigne résistant à des températures allant jusqu’à -5°C au stade pointe verte, Thomas Gautier ne craint globalement pas de dégâts de gel dans les 10 prochains jours. En fonction de leur itinéraire technique, il recommande même aux viticulteurs d’en profiter pour tondre ou détruire leurs couverts hivernaux. « Le millésime démarre précocément mais les sols ont encore le temps de se poser avant la période à risque. Il ne faudra ensuite plus les travailler jusqu’au 15 avril » explique-t-il.
Chardonnay sur le secteur de Pia, dans les Pyrénées-Orientales (Laurent Duret)