onseiller à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales et coordinateur de la rédaction de la nouvelle version du guide « Le coût des fournitures » en collaboration avec l’IFV, Eric Noémie a demandé en fin d’année à toutes les firmes phytosanitaires et fabricants de produits d’entretien des sols, d’engrais, ou de biostimulants de compléter un tableur listant tous les produits qu’ils commercialisent, leurs prix, et leurs restrictions d’utilisation.
Chargé de compiler et de mettre en page le gros chapitre sur la protection du vignoble, le conseiller s’est fait une bonne idée de l’évolution des prix sur l’année. Sans surprise, il a d’abord constaté une baisse des tarifs des CMR 1 et 2, « des produits anciens que les fabricants cherchent à déstocker », alors que les prix des autres fongicides de synthèse sont restés stables.
Concurrencés par les phéromones et autres produits de biocontrôle, Eric Noémie fait également état d’une baisse du prix des insecticides de synthèse. « Même chose pour les herbicides, qui perdent en efficacité et sont moins demandés compte tenu du développement de méthode alternatives de désherbage ». En bio, la tendance est à la stabilité, même si certains fabricants de produits à base de soufre et de cuivre ont légèrement augmenté leurs tarifs. « Même chose pour les produits de biocontrôle.»
Eric Noémie estime qu’en choisissant bien leurs produits, les vignerons devraient pouvoir maintenir leurs coûts de protection phyto cette saison.
Le prix de la fertilisation a baissé aussi, jusqu’à 50% pour certains engrais minéraux. « Les produits biostimulants sont entrés en masse cette année avec des prix stables » complète Eric Noémie, qui remarque aussi un engouement des fabricants pour les produits ne nécessitant pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM), classés préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) ou substances de base.
Huit fongicides de synthèse sont sortis du guide. « Des anti-mildiou pénétrants contenant du métirame et du folpel et des anti-oïdium à base de tétraconazole » précise le conseiller. De même, six hydroxydes de cuivre ont disparu, dont trois fabriqués par Philagro, ainsi que deux herbicides de pré-levée, alors que le guide comporte quinze nouveautés phytos. « Treize produits de biocontrôle, la grosse tendance, et deux anti-mildiou à base de Zorvec Zelavin associé à du cuivre, non CMR ».
De nouveaux pictogrammes font leur apparition pour permettre aux vignerons de distinguer d’un coup d’œil les produits autorisés en bio, portant la mention « abeilles », ou classé CMR1 et 2. « Et nous avons fait le maximum pour rendre intelligible toutes les notions réglementaires complexes, comme les « Distance de Sécurité Riverain » (DSR) ou « Distance de Sécurité vis-à-vis des Personnes Présentes et des Riverains » (DSPPR) » illustre Eric Noémie. Un site internet répertorie les changements pouvant impacter certains produits en cours d’année.