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"Putain, donnez-nous des prix du vin pour vivre !"
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Didier Gadea
"Putain, donnez-nous des prix du vin pour vivre !"

Maintenant sa demande de prix minimums pour permettre aux vignerons de vivre de leur métier, le MODEF en fait l’alpha et l’oméga d’un avenir soutenable pour le vignoble et ses opérateurs.
Par Alexandre Abellan Le 21 février 2024
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Sans réponse concète sur le revenu, 'la colère ne s’arrêtera pas' prévient Didier Gadea. - crédit photo : Modef
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omment résoudre la crise qui n’en finit pas d’agiter l’agriculture ce début 2024 ? En imposant des prix minimums garantis martèle le Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux (MODEF), qui propose depuis des mois un prix plancher pour les vins : 100 €/hl pour ceux sans indication géographique (vin de France), 160 € en Indication Géographique Protégée (IGP), 200 € en Appellation d’Origine Protégée (AOP) et 260 € en certification Agriculture Biologique (AB). « On nous répond que c’est impossible, car nous ne sommes pas dans une économie dirigée*. Mais ce n’est pas vrai » répond Didier Gadea, le président de la commission viticole du MODEF, prenant l’exemple des distillations de crise fixant une forme de prix plancher.

Alors que le gouvernement annonce des aides d’urgence (80 millions € pour les départements viticoles touchés par les aléas climatiques et économiques) et un mois de la simplification administrative, le MODEF répond que l’enveloppe d’aide aux vignobles est insuffisante et que le cœur du problème se résume aux prix d’achat inférieurs aux coûts de production. « S’il y avait de bons revenus, la question ne se poserait quasiment pas » martèle Didier Gadea. Le viticulteur héraultais semblant particulièrement désabusé face aux impasses économiques actuelles du vignoble : « j’avais un avenir quand je me suis installé en 1997 [dans le Biterrois], mais quel est l’avenir aujourd’hui d’un jeune dans le vignoble : le surendettement ? Putain, donnez-nous des prix du vin pour vivre ! »

Travailler la vigne c’est dur, mais travailler pour rien ce n’est pas possible

Continuant de bouillonner depuis les manifestations nationales de janvier, la contestation repart de manière ponctuelle dans les vignobles. Ces manifestations disent deux choses pour Didier Gadea : d’abord que « la question des revenus n’est pas abordée, ou pour enfoncer une porte ouverte en disant qu’il faut vivre de son métier, mais comment ? », ensuite que « les mesures annoncées seront insuffisantes (80 millions € pour le fonds d’urgence et 400 millions € d’arrachage temporaire/restructuration) ». C’est « pour ça que la colère ne s’arrêtera pas » prévient le viticulteur, critiquant des « effets d’annonce » face à la réalité du terrain : « travailler la vigne c’est dur, mais travailler pour rien ce n’est pas possible ». D’autant plus que dans le Midi s’ajoute à l’équation économique un défi climatique : le manque d’eau pèse sur l’avenir des vignobles.

 

 

* : En amont du salon de l’Agriculture inauguré ce samedi 24 février, le président de la République, Emmanuel Macron, et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ont reçu ce jeudi 15 février le président du MODEF, Pierre Thomas, qui a porté sa demande de « prix minimums garantis par l’État pour assurer des prix et un revenu aux agriculteurs », comme l’indique un communiqué de presse, précisant que « le Président, lors de cet échange, envisagerait d’étudier cette revendication au niveau de l’Union Européenne et la mettre en œuvre pour l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Le MODEF prend acte de cette position présidentielle et apportera sa contribution pour que le prix retenu soit rémunérateur pour les agriculteurs familiaux de France afin qu’ils puissent enfin avoir la garantie d’un revenu décent. Sur ce point précis, le MODEF attend des actes forts et sera vigilant à la mise en œuvre "des prix minimums" à l’échelle européenne ! »

 

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Tous les commentaires (6)
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JLT Le 01 mars 2024 à 11:38:52
ce constat est évident, le négoce souffre du contexte économique et les viticulteurs sont les seuls à qui ils peuvent serrer la visse pour satisfaire leur associés qui les pressent de redresser la situation. La cible est toujours celle qui fournis la matière première, hélas... il faudrait donc se réorganiser avec les coopératives, obliger les banques à financer les stocks et les moyens de les augmenter. Il faudrait favoriser les arrachage pour une sélection des qualités à un niveau plus élevé, les coopérative arrive à le faire ! Le négoce alors sera bien obligé de devenir dépendant des acteur à la base de la filière. Il n'y a aucune raison pour que le viticulteur paye les pots cassés de ce qu'il ne peut maîtriser.
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SAINT INNOCENT Le 22 février 2024 à 16:35:49
A madame ou monsieur dont le pseudo est ChMLp, ne vous inquiétez pas, le système coopératif fait son travail depuis plus de 10 ans pour prendre les rennes du commerce à Bordeaux, et ce système va bien pouvoir profiter aujourd'hui du pseudo "contrôle" ou "blocage" des prix bas du vrac prôné par des incompétents ou plus sûrement des manipulateurs, pour inonder le marché national mais également l'export d'offres de bouteilles à des prix plus qu'indécents qui passent sous le contrôle radar aux détriments des coopérateurs qui ne perçoivent plus que des miettes... mais vous avez sûrement raison, c'est ça l'avenir...
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ChMLp Le 21 février 2024 à 13:45:46
L'âge d'or du négoce bordelais est bel et bien révolu ! À nous vigneron de trouver nos propres clients ou intégrer le système coopératif. La situation financière de la majorité des négociants place de Bordeaux est soi disant catastrophique, en tout cas pas assez bonne pour relancer afin que tout le monde y trouve son compte.
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Mimine490 Le 21 février 2024 à 13:10:14
Qu'est ce qu il ne comprenne pas. Le vin fait plus recette. Pourquoi dépenser autant d argent public pour un produit non essentiels
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Gillou81 Le 21 février 2024 à 13:02:28
Peut être que le Languedoc doit abandonner la monoculture de la vignes ? En plaine, il y a un marché pour les haricots lingots, Castelnaudary importe 90% pour ses cassoulets. En zone irrigable, l'olivier est une belle alternative à 15? la bouteille de 0,50L en AOC. D'autres exemples de reconversion existent.
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Hugo Le 21 février 2024 à 10:22:39
En Suisse, c'est pareil, le raisin et le vin en vrac sont les régions payés moins cher qu'il y a 50 ans, dans les meilleures appellations, c'est au pire le même prix.
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