e 22 janvier, la quatrième chambre du tribunal judiciaire de Bordeaux déboute l’attaque en diffamation de la revue Terre de Vins (groupe Sud-Ouest basé à Bordeaux, Gironde) contre la Revue du Vin de France (RVF, groupe Marie-Claire basé à Issy-les-Moulineaux) pour son article en ligne du 14 octobre 2021 intitulé "Le patron du Wine & Business Club Alain Marty annonce qu’il porte plainte contre Le Groupe Sud Ouest et Rodolphe Wartel". Déclarant irrecevables les demandes de Terre de Vins et de son directeur général, Rodolphe Wartel, la juridiction prononce la relaxe pour Denis Saverot, auteur de l’article et directeur de la publication de la RVF, pour Arnaud de Contades, le propriétaire du groupe Marie-Claire, et pour Alain Marty, cité en tant que fondateur et animateur depuis 1991 du Wine Business Club à la vie pour le moins mouvementée.
Racheté en 2017 par AG2R la Mondiale, le club d’entrepreneurs épicuriens a été mis en liquidation judiciaire l’été 2020 par le tribunal de commerce de Paris, avant qu’Alain Marty ne le relance (fin 2020 sous le nom Cercle Economy & Grands Vins, puis en février 2021 avec le rachat à la barre du Wine Business Club). Une remise en selle face à un nouveau concurrent : le Bacchus Business Club lancé en 2020 par Terre de Vins, sachant que Rodolphe Wartel était le vice-président du Wine Business Club de Bordeaux pendant 8 ans (de septembre 2012 à août 2020, la date de mise en liquidation), mais n’a pas remporté le Wine Business Club devant le tribunal (malgré une offre de reprise). Complication supplémentaire dans cette affaire, Alain Marty clame le contrôle du Bacchus Business Club comme il a déposé une marque identique. Le dépôt de la marque par Terre de Vins date du 18 décembre auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), le même jour que celui d’Alain Marty, qui a demandé annulation de sa concurrente. À date, on trouve toujours sur internet un site du Bacchus Business Club de Terre de Vins et un autre pour celui d’Alain Marty…


Dans ce schmilblick, Terre de Vins attaquait donc en diffamation la RVF pour la reprise en 2021 de propos d’Alain Marty motivant ses plaintes contre le groupe Sud-Ouest pour concurrence déloyale et plagiat. Face à la plainte du groupe Sud-Ouest, « je ne comprends pas la réaction démesurée de Rodolphe Wartel. L’article était balancé, il est dommage d’encombrer les tribunaux avec de tels dossiers… » indique à Vitisphere Denis Saverot, qui avait donné la parole aux deux parties et avait ajouté in extenso un droit de réponse de Terre de Vins. Rodolphe Wartel ne souhaitant pas commenter une vieille affaire, il ne sera pas possible d’en savoir plus.
Ne lâchant pas le morceau après la publication d’un droit de réponse, Terre de Vins a poursuivi l’article devant la justice pénale, demandant au titre de réparation du préjudice moral 30 000 € de dommages et intérêts (la moitié pour Terre de Vins et autant pour Rodolphe Wartel), avec le retrait des propos sous astreinte (500 €/jour) et la publication du jugement (sur le site et les réseaux sociaux de la RVF). Si le tribunal n’a pas finalisé la rédaction de son jugement, le délai d’appel de 10 jours étant passé sans que le groupe Sud-Ouest n’interjette appel, la décision est définitive rapporte Denis Saverot, qui s’était déplacé au tribunal de Bordeaux pour l’audience et résume le délibéré sur les quatre griefs de Terre de Vins déboutés par la juridiction :
D’abord une phrase sur « la création d’un club rival à Bordeaux, Lyon et Marseille par Rodolphe Wartel, ancien vice-président du Wine & Business Club, est considéré comme une initiative déloyale par Alain Marty » : le tribunal considérerait les propos poursuivis comme imprécis. Sur la phase « créateur et animateur depuis 30 ans du célèbre Wine & Business Club, Alain Marty annonce avoir déposé une action en référé pour concurrence déloyale et plagiat contre le Groupe Sud-Ouest (GSO), propriétaire du magazine Terre de Vins ainsi que contre Rodolphe Wartel, le directeur général du titre », la juridiction estimerai que ces propos n’imputent aucune atteinte à l’honneur des plaignants. Pour la phrase « depuis le l’ouverture du "Bacchus" à Bordeaux puis à Lyon et Marseille, Alain Marty accuse Rodolphe Wartel de piocher dans le portefeuille d’adhérents du "Wine" » et la citation « "Rodolphe Wartel a convaincu les présidents des Wine & Business Club de Lyon et de Marseille de le rejoindre. Il fait un copier-coller de tout ce qu’on a inventé au "Wine" depuis 20 ans, à son profit", s’insurge Alain Marty », le tribunal jugerait la publication conforme à la réalité des preuves apportées. Finalement sur la phrase « Alain Marty assure en effet avoir déposé la marque Bacchus & Business Club avec un logo juste avant Rodolphe Wartel, ce que ce dernier conteste », la quatrième chambre jugerait que le passage est contraire à la vérité, Alain Marty ayant déposé la marque après Terre de Vins, mais les plaignants ne ferait pas la démonstration que ces propos sont attentatoires à leur honneur.
Contacté par Vitisphere, Alain Marty n’a pas donné suite à date de publication. Le Cercle Wine Business annonce 1 1 100 membres pour un dîner mensuel dans un hôtel parisien animé par le dégustateur David Cobbold et le sommelier Philippe Faure-Brac (qui participent à l’émission In Vino d’Alain Marty chaque samedi et dimanche à 13h30 sur Sud Radio). Sur son site, le Bacchus Business Club revendique 350 membres dans 5 villes (Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Paris).