’était jusqu’à peu, un phénomène qu’on observait de loin dans le Val de Loire. Un peu comme une maladie exotique… Jusqu’au jour où de deux ou trois cas de flavescence dorée recensés en une décennie, on a commencé à partir de 2022 à les aligner par dizaines. En particulier dans les vignobles à l’Ouest de la Touraine. Historiquement, dans la Loire, le tout premier foyer a été trouvé en 2001 dans une pépinière viticole de la Vendée. Le deuxième cas a été identifié en 2013 dans le vignoble de Chinon, suivi d’un troisième dans le secteur d’appellation Vouvray en 2016. A chaque fois, les traitements obligatoires ont permis de juguler la maladie. Mais depuis 2021, elle a pris de l’ampleur dans le secteur du Bourgueillois.
Ainsi dans le département d‘Indre-et-Loire, on a compté 78 parcelles touchées en 2023 contre 56 en 2022. Chez les voisins du Maine-et-Loire, un cep a été détecté à Chacé dans le Saumurois en 2022, puis un second en 2023 dans une parcelle voisine. Et en Loire-Atlantique, un cep a été identifié dans une pépinière l’an passé. Une première pour le vignoble nantais. “La pression monte mais la profession se mobilise”, indique Charlotte Mandroux du service technique d’Interloire.
1 200 personnes ont été formées à la reconnaissance de la maladie au cours de l’année 2023. Pour aider à la reconnaissance des symptômes, une fiche pédagogique a été créée et distribuée à 4 000 exemplaires.
Outre les traitements obligatoires sur les zones infestées, la surveillance du vignoble est donc lancée mais elle doit s’accentuer. Le vignoble nantais a juste débuté sa prospection en 2023 sur quelques centaines d’ha. En Anjou-Saumur, environ 800 ha ont été scrutés, mais l’objectif est de dépasser le millier en 2024. “L’idéal serait de s’approcher des 10 % de la surface, soit 2 000 ha en Anjou”, estime Frédéric Daguené, responsable de Polléniz, l’organisme à vocation sanitaire, en charge de la surveillance du végétal dans la région des Pays de la Loire.
En Touraine, les vignerons sont organisés depuis plusieurs années pour couvrir 10 % du vignoble tous les ans. “Dans certaines régions plus au Sud, la maladie a pris de l’ampleur, elle s’est installée alors, la stratégie consiste essaie simplement à la contenir. Dans les vignobles du Val de Loire, notre objectif est de l’éradiquer. Si on fait bien le travail, on peut y arriver, mais c’est une opération collective”, conclut Frédéric Daguené, satisfait par exemple, que dans le Saumurois, un seul nouveau cep ait été détecté l’an passé à proximité du premier identifié en 2022.