près avoir capté l’attention du grand public et des politiques à l’automne en retournant les panneaux d’entrées de communes, les agriculteurs et viticulteurs girondins sont repassés à l’action dans la nuit du 23 au 24 janvier.
Invités par un communiqué commun de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Gironde à « donner plus de visibilité à un mal-être latent », 250 tracteurs ont bloqué la rocade dans les deux sens entre l’échangeur de l’autoroute A10 et celui de la A89 dès 5 heures du matin. « Nous n’avions jamais mobilisé autant » s’est félicité Jean-Samuel Eynard, président de la FDSEA de la Gironde.
Les syndicats ont prévenu que l’action durerait « jusqu’à ce que le Premier ministre se déplace en Occitanie pour des annonces concrètes » et prévu de publier une liste d’une quarantaine de revendications dans l’après-midi, que le gouvernement devra traiter « en intégralité ».
« Sur le prix d’achat de tous nos produits, nous sommes en dessous de nos prix de production. On ne vit déjà pas de notre métier et en plus on a des hausses de charges permanentes, avec une réglementation au-dessus de nos confrères européens » a rappelé au journal Le Monde Guillaume Grandeau, secrétaire général des JA et viticulteur à Langon.
Après avoir lancé une opération escargot sur les 47 km de la rocade et même songé à rentrer dans le centre-ville de Bordeaux pour montrer leur mécontentement à un certain nombre d’administrations, les manifestants ont pris la direction du pont d’Aquitaine vers 10h30. Ils y ont suspendu un pendu géant de 10 mètres et l’ont fermé à la circulation avec du fumier. D’autres manifestations sont prévues dans plusieurs endroits du département ces prochains jours.
Le collectif Viti 33 est en train de préparer une manifestation à Langon ce lundi 29 janvier. Le gouvernement prépare actuellement ses réponses en rencontrant l’ensemble des syndicats agricoles.