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"Les coûts de production restent au-dessus des cours du tonneau de Bordeaux"
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À perte
"Les coûts de production restent au-dessus des cours du tonneau de Bordeaux"

Le déséquilibre économique entre prix de vente et coût de production des vins bordelais continue de se creuser révèle l’édition 2023 du référentiel économique de la filière girondine.
Par Alexandre Abellan Le 09 janvier 2024
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Arthur Gaubey a succédé à Philippe Abadie pour piloter le suivi économique de la filière vin au sein de la Chambre d'Agriculture de Gironde. - crédit photo : CA33
C

’est mathématique : « le rendement joue énormément sur le coût de production à l’hectolitre » rappelle Arthur Gaubey, le directeur de l’Agence de Développement Agricole et Rural du Sud Gironde (ADAR). Ayant mis à jour pour 2023 le référentiel économique du vigneron bordelais édité chaque année par la Chambre d’Agriculture de Gironde (CA 33, en prenant en compte toutes les dépenses viticoles et œnologiques), le conseiller d’entreprises note que les coûts à l’hectare varient peu pour les trois itinéraires techniques suivis (viticulture conventionnelle, itinéraire zéro herbicide avec tonte et certification bio).

Ainsi, pour un domaine simulé de 45 hectares avec un écartement de 3 mètres et un itinéraire technique calibré par les experts de la CA 33, le coût de production sera à l’hectare de 8 000 € en conventionnel, 8 100 € en bio et 8 300 €/ha en zéro herbicide. Les moindres coûts sur les achats de phytos des uns se compensant chez les autres par les investissements en travail du sol. Mais les rendements n’étant pas identiques, d’autant plus sur un millésime 2023 aussi marqué par la pression mildiou, les rendements sont particulièrement hétérogènes dans le vignoble girondin. Ce qui se retrouve sur les coûts de production à l’hectolitre, allant sur ce cas* du moins coûteux, 160 €/hl en conventionnel pour un rendement de 50 hl/ha, au plus coûteux, 232 €/hl en bio à 35 hl/ha.

Inflation des coûts

Si le bureau du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) a suspendu la publication des cotations du vin en vrac le 24 octobre 2022, les dernières données officielles témoignent de prix de vente en deçà des coûts de production. Sur la campagne 2022-2023, le tonneau de Bordeaux rouge était échangé en moyenne à 934 €, soit 104 €/hl. En bio, les 1 786 €/tonneau de la dernière campagne semblent aussi bien faibles (à 199 €/hl). Dans tous les cas, « les coûts de production restent toujours au-dessus des cours du tonneau de Bordeaux. Ça fragilise les exploitations » pointe Arthur Gaubey, qui note une inflation des coûts de production, sans souhaiter chiffre la hausse (le périmètre du référentiel ayant changé depuis qu’il l’a repris en main, à la suite du départ de Philippe Abadie).

Pour expliquer l’augmentation des coûts de production, « il n’y a pas un facteur en particulier. Le phénomène est multifactoriel, entre hausses et baisses » conclut l’expert.

 

 

* : Un autre cas étudié est celui d’un domaine de 25 ha avec un écartement de 2 mètres. Les coûts de production à l’hectare sont de 10 350 € en conventionnel, 10 700 €/ha en bio et 10 900 €/ha en zéro herbicide. Selon les rendements, le coût va de 210 €/hl en conventionnel pour 50 hl/ha à 306 €/hl en bio pour 35 hl/ha.

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Tous les commentaires (3)
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Olivier Metzinger Le 07 mars 2024 à 19:03:02
Attention, il ne faut pas regarder le référentiel avec l'idée que tout le monde fait le plein de chaque AOC. Chaque année il y a un moyenne par AOC, c'est beaucoup plus juste de prendre cette variable dans l'équation. On ne peut pas faire comme si les aléas climatiques et/ou sanitaires, voir commerciaux n'existaient pas. Les bénéfices doivent pouvoir les couvrir, mais comme il n'y en a plus, c'est compliqué. De même que le risque sanitaire qui s'envole avec les suppressions de molécules.
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augustin Le 11 janvier 2024 à 10:42:18
un petit st estephe acheté à un vigneron 5 euros ht primeur et en exclu par une maison de negce adossee à un gcc 1855 pourquoi pas ? et surtout si le prestigieux négociant promet une distribution sélective... sauf que ledit petit château retrouve son vin à 25 euros ttc en tête de gondole en grande surface ... donc bravo à Rémi lacombe de porter le fer au tribunal de commerce de Bordeaux ce jeudi 11 janvier 2024 sur le sujet des prix d achat de vin negoce faits sciemment en deçà des prix de revient : au delà des maisons Cor....et Gin... c est une vraie question que les petits châteaux bordelais posent devant la justice à leur ex partenaire commercial privilégié ... en espérant que l audience de ce jour à 14 h bordeaux ne sera pas reportee :^)
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Dan Le 10 janvier 2024 à 20:07:53
Tous ceci est très intéressant à n'en pas douter il faudra de bonne lunette de soleil pour ne pas s'abimet les yeux le jour ou le PowerPoint serra projeter....a une assembler très clairsemés... La question est qui paiera le dernier Clous qui fermera le cerceuil des vignerons!!! La seul solution c'est d'arrêter que systématiquement la variable d'ajustement du maintien artificiel du pouvoir d'achat du consommateur et du maintien des marges des intermédiaires soit la tête du producteur et ceci vaut pour toute les filières agricole je pense qu'il ne doit pas être impossible de transposer avec quelques aménagements ce qui est dans le code du commerce dans le code rural,soit l'interdiction de vente à perte ......on a quand même le droit de rêver !!!!
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