omme le cuivre ne suffit pas à contrôler le mildiou lors des années à fortes pressions, la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) estime que « faire du 100 % bio serait suicidaire ».
Résultats d’essais à l’appui, la cheffe de fil du projet PepVitiBio Garance Marcantoni explique que ces propos manquent de nuance. « L’année dernière, 6 des 10 pépiniéristes aux contraintes variées de climat, cépages, et pression sanitaire variées ont tenté avec succès de protéger leurs vignes sans produits conventionnels, relate l’experte. Ils ont travaillé à grande échelle sur 4 000 à un million de plants, et lors de l’arrachage, ils n’ont pas noté de différences par rapport aux témoins ».
Pour assurer leur production, les pépiniéristes ont utilisé de 3,9 à 7 kg/ha de cuivre. « Ces quantités ne posent aucun souci une fois lissées sur cinq années comme c’est le cas en pépinière ».
Le millésime 2023 a été moins clément. 3 des 6 pépiniéristes ayant reconduit l’essai ont dû rebasculer vers des stratégies de lutte conventionnelle en cours de saison compte tenu des fortes pluies printanières.
Reconnaissant qu’il ne sera pas possible de produire des plants de vignes bio « partout, tout le temps, d’autant plus que le climat se dérègle », Garance Marcantoni pense que la plupart des pépiniéristes vont opter pour une production mixte en réservant la bio aux assemblages les moins sensibles aux maladies. « Les jeunes plants sont très fragiles et tout passer en bio est plus difficile pour un pépiniériste que pour un viticulteur » rappelle-t-elle.
L’année prochaine, les partenaires du projet PepVitiBio vont travailler sur la qualité de pulvérisation. Ils se pencheront également sur le volet économique de la production bio.