a présidente du Comité des organisations professionnelles agricoles (Copa) de l'Union européenne Christiane Lambert ne cache pas son soulagement sur X ce 22 novembre. « Enfin le Parlement européen reconnaît que le règlement pesticide était mal calibré, irréaliste, non financé … mais un pur texte idéologique ! ».
299 eurodéputés sur 627 ont voté « contre » le règlement SUR (règlement de réduction durable des pesticides). 207 membres du Parlement ont voté « pour » et 121 se sont abstenus. Le texte visait à réduire l’utilisation de produits chimiques phytopharmaceutiques d’au moins 50 % d’ici 2030 et celle des produits jugés les plus dangereux de 65% par rapport à la moyenne 2013-2017. Le règlement prévoyait également l’interdiction de larges zones de traitement, scellant la fin d’exploitation de quantité de parcelles, même en bio (le cuivre étant concerné par l'interdiction).
Pour la Copa Cogeca, ces eurodéputés ont envoyé un message décisif. « Les agriculteurs continueront leurs efforts environnementaux, les agriculteurs ont besoin d’objectifs réalistes et du soutien financier nécessaire. L'imposition d'objectifs d'en haut sans dialogue avec le terrain ». En juillet, l'étude d'impact sur le rendement publiée par la Commission avait déjà fait bondir les organisations représentatives du secteur vitivinicole européen.


La proposition de règlement de la Commission « ayant été fortement édulcorée par l'adoption d'amendements supprimant les objectifs nationaux contraignants et les règles de lutte intégrée contre les ravageurs, les députés européens qui souhaitaient un texte ambitieux ont décidé de voter contre » explique l'organisation Générations Futures.
« La loi sur l'utilisation durable des pesticides (SUR) a été rejetée par les conservateurs, les libéraux et les extrémistes de droite ! C’est une journée noire pour l’environnement » regrette de son côté Sarah Wiener, la rapporteure écologiste du règlement sur les pesticides. Même sentiment de « dégoût » pour Manon Aubry, présidente du groupe de la gauche.
Le sujet ne devrait pas être remis sur la table avant les prochaines élections de juin 2024.