a productivité viticole, une perte acceptable faute d’être indispensable à la souveraineté alimentaire ? C’est ce que dit en substance l'étude d'impact du règlement SUR, sur l’utilisation durable des pesticides, publiée ce 5 juillet par la Commission européenne (visant -50 % de phytos en 2035), qui se base sur une étude néerlandaise de la fin 2021 pour estimer que la plus forte perte de rendement concernerait la viticulture française (pour -20 % en Italie et -15 % en Espagne), mais pour Bruxelles, « les impacts les plus importants sur le rendement [concerneraient des] cultures qui ont une pertinence limitée pour la sécurité alimentaire et animale, telles que les raisins, le houblon et les tomates ».
Des conclusions qui font bondir « les organisations représentatives du secteur vitivinicole européen », qui affirment dans un communiqué que « cette attitude est totalement inacceptable » et que « si, la viticulture est essentielle en Europe ». Les organisations françaises (coopération agricole, vignerons indépendants, vins AOP et IGP, FNSEA…), espagnoles (fédération espagnole des vins, interprofession des vins d’Espagne…) et italiennes (Assoenologi, Coldiretti, Federvini, Unione Italiana Vini…) déclarent que « ces affirmations ignorent l'énorme contribution économique, sociale et culturelle du secteur vitivinicole dans de nombreuses régions de l'Union Européenne ». Et d’ajouter qu’« il est incompréhensible que la Commission européenne suppose et prévoit la pénalisation d'un secteur entier d'une grande importance pour l'économie européenne. Les opérateurs et entreprises du vin sont engagés depuis longtemps dans la transition écologique et continueront à l'être. Il y a encore beaucoup de travail à faire et nos producteurs doivent pouvoir poursuivre cet engagement en faveur de la durabilité environnementale sans polémique inutile. »


La filière européenne des vins demande désormais aux gouvernements et parlementaires européens de se mobiliser pour modifier le règlement SUR. Au Parlement européen, un vote en séance plénière est prévu courant octobre, avec des scrutins préalables dans les commissions de l’agriculture et de l’environnement (votes prévus respectivement le 19 juillet et le 11 septembre). « Notre secteur demande un soutien pour poursuivre les actions de transition écologique avec des réglementations réalistes et un calendrier opérationnel, qui permet la mise en œuvre de solutions alternatives efficaces existantes et à venir » concluent les représentants des vignobles espagnols, français et italiens.