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Foncer droit dans le SUR

Par Alexandre Abellan Le 17 novembre 2023
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Foncer droit dans le SUR
L

e dossier brûlant du renouvellement du glyphosate à peine refermé esquivé, arrive à Bruxelles un autre sujet on ne peut plus structurant pour l’avenir du vignoble : le vote ce mercredi 22 novembre par le Parlement Européen du règlement sur l'usage durable des pesticides (règlement SUR visant -50 % de phytos d’ici 2030). Devant créer de plus ou moins larges zones d’interdiction de traitement, ce projet réglementaire pourrait sceller la fin d’exploitation de quantité de parcelles se trouvant à proximité de nombreuses zones sensibles (chemins, écoles, hôpitaux, parcs, sentiers, zones Natura 2000…). Et ce même si la culture des parcelles est bio. Le cuivre étant une matière active candidate à la substitution, son usage pourrait être aussi interdit que celui des phytos chimiques sur ces zones passant exclusivement sous biocontrôle. On pourrait parler de règlement SUR des rails renversant tout sur son passage...

Alors que de nombreux vignerons ne se remettent toujours pas de l’éprouvante pression mildiou du millésime 2023, la perspective d’impasses généralisées ne peut qu’affoler… Et interroger : la balance des eurodéputés penchera-t-elle pour la proposition originelle de la Commission Européenne (une zone tampon de 3 mètres) ou la vision plus défensive de la Commission pour l’Agriculture du parlement (la Comagri, souhaitant que les zones sensibles soient définies par chaque État membre) ou l’ambition plus marquée de la Commission pour l’Environnement (la Comenvi, portant la zone de non-traitement à 5 mètres, mais proposant des dérogations nationales) ? Pour l'instant, rien n'est SUR... Sauf le fait que les impacts seront majeurs, aucune proposition sur la table ne rassurant totalement la filière vin, bien peu vocale sur un sujet aussi risqué. Et sensible politiquement, ce vote demandant une prise de responsabilité sur l'avenir de la viticulture : un discours pouvant être difficile à assumer, comme le montre la non-position française sur le glyphosate. Gouverner, est-ce ne pas choisir ?

Quel que soit le vote du Parlement, l’avenir de ce règlement restera en suspens. Le Conseil des ministres européens ne semblant pas enclin à s’emparer rapidement du sujet, une contre-proposition circulant même (avec des zones tampons distinguant zones sensibles de nature agricole et ouvertes au public). La critique principale de ce projet de règlement reste le manque d’étude d’impact : et le chiffre de -28 % de rendements viticoles en France avancé par la Commission Européenne ne rassure pas). Et l’approche des prochaines élections européennes (le 9 juin 2024) tend à laisser pourrir mûrir le sujet. En attendant… Si ce règlement porte mal son nom, il y a bien une certitude : « personne ne traite ni ne pollue avec plaisir dans la viticulture », comme le confiait récemment un vigneron bourguignon, espérant que le bon sens paysan infuse les politiques européennes pour permettre le maintien d’une activité viticole durable. Pour l'avenir du vignoble, espérons que les débats soient rendement menés : au-delà des procès en immobilisme ou irréalisme, une voie du pragmatisme peut émerger si elle équilibre l'impératif technique et l'aspiration écologique. Il n'y a plus qu'à...

 

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Tous les commentaires (5)
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MG Le 22 novembre 2023 à 07:50:47
Comme la France n'a rien fait depuis plus de 20 ans en terme d'OGM et/ou variétés résistante, on se retrouve dos au mur. Merci José Bové.
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Benji Le 20 novembre 2023 à 08:40:40
Voilà le résultat quand on cède au dictat des ong et autre association écolo ! On fait tout pour détruire les savoirs faire industrie, textiles,agriculture,tourisme sous prétextes écologiques pour laver plus blanc que blanc et le france surenchérir constamment ! Nos concurrents internationaux doivent bien en rire métaux,viandes,voitures,alcool, etc? ce militantisme écolo improductifs leurs ouvre les portes pour leurs importations en nous faisant devenir dépendant
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Olivier Metzinger Le 17 novembre 2023 à 22:33:21
Au delà des règlements, si vous voulez une radicalisation des campagnes, une défiance vis à vis de l'institution Européenne continuez ainsi. Les extrêmes de tout poil vont s'en frotter les mains. Cela augure un sombre avenir.
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Un vigneron Le 17 novembre 2023 à 14:16:48
Faisons tout pour délocaliser notre Agriculture (avec un grand A), comme nous l'avons fait avec notre industrie dans les années 80-90, on s'en mort les doigts maintenant... C'est ce qui nous pend au nez...
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Benoît Ab-der-Halden Le 17 novembre 2023 à 12:10:06
entre les règlements européens, et le sport français de laver toujours plus blanc que blanc, nous voici au pied du mur...
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