La garrigue remonte vers le Nord, la cigale remonte vers le Nord, le Ricard remonte vers le Nord, et la vigne aussi ». Intervenant à la grande conférence organisée par Vinseo à l’Institut Agro de Montpellier ce 16 novembre, Serge Zaka choisit l’humour pour faire comprendre à son auditoire que les paysages d’Occitanie vont changer.
L’agroclimatologue pense que les vignobles seront maintenus dans la Région pour leur effet coupe-feu et leur capacité à stocker du carbone mais qu’ils ne seront plus conduits de la même façon. « La vigne sera davantage enherbée et son port va être modifié pour ombrager les fruits » explique-t-il. Pour diversifier leurs revenus, couper le vent et limiter l’évapotranspiration de la vigne, Serge Zaka a aussi l'idée que les viticulteurs vont planter de plus en plus oliviers et autres arbres fruitiers (orangers, figuiers, avocatiers…) dans leurs parcelles. « Des orangers, des figuiers, des avocatiers… Toutes les cultures que l’Espagne et l’Italie doivent progressivement abandonner ».


Spécialiste de l’innovation et des transitions dans l'agriculture et l'agro-alimentaire à l’Inrae, Jean-Marc Touzard imagine à l’horizon 2050 la production de vins « complètement nouveaux, issus de cépages résistants aux maladies et à la sécheresse bien marketés ». Il rappelle que l’INAO travaille actuellement avec les représentants d’AOP et d’IGP pour leur permettre de s’adapter. « Pour les vendre ces vins, les vignerons devront mettre en avant les valeurs « plaisir » et « environnement », et promettre aux consommateurs qu’ils gèrent collectivement et durablement toutes les ressources qui contribuent à leur qualité ».