menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Gens du vin / Les prestataires de sévices n’ont pas leur place dans le vignoble
Les prestataires de sévices n’ont pas leur place dans le vignoble
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Opération mains propres
Les prestataires de sévices n’ont pas leur place dans le vignoble

Les logements indécents de saisonniers et les réseaux de traite d’êtres humains qui sont démantelés cette vendange 2023 alertent sur des pratiques inhumaines de prestataires de services peu scrupuleux et interpellent sur le laisser-faire de vignerons peu curieux. Le point en Champagne et à Bordeaux.
Par Alexandre Abellan Le 17 octobre 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Les prestataires de sévices n’ont pas leur place dans le vignoble
'Face à la complexité du recrutement direct, la faible disponibilité de la main-d’œuvre locale et la réactivité nécessaire pour la récolte, la prestation de services est incontournable pour la réalisation de la vendange' pointe le CIVC. - crédit photo : Adobe Stock (Coco)
S

ordide décompte : « quatre hébergements insalubres ont fait l’objet de fermetures administratives » et les « décès de cinq vendangeurs » ont frappé le millésime 2023 rappelle le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC). Tenant son bureau exécutif ce lundi 16 octobre, l’interprofession champenoise annonce « l’absolue nécessité de mobiliser tous les acteurs pour mieux encadrer cette période cruciale » de récolte avec la mise en place d’« un groupe restreint de professionnels pour préparer des mesures concrètes qui permettront de répondre à l’urgence et de traiter les problématiques de fond ».

Soit la tenue d’Assises de l’hébergement des vendangeurs en Champagne avec les services publics pour « accroître les capacités d’hébergement » décent des 120 000 saisonniers mobilisés, la publication d’« un guide d’accompagnement de l’hébergement des vendangeurs » pour les 17 000 employeurs champenois, « la diffusion des mesures de prévention et de sécurité auprès des professionnels [avec] l’organisation du travail en partant de l’évaluation des risques » avec le soutien des syndicats et la rédaction d’une Charte de prestataires de services en Champagne « qui permettra de tenir à la disposition des Champenois un annuaire des prestataires engagés » pour « proposer une offre de prestation de services sécurisée sur le plan social ».

Je suis dégoûté et abattu

S’étant dotée d’une charte pour ses prestataires en 2022, le département de la Gironde n’évite pas une nouvelle affaire de réseau de traite d’êtres humains à base de mauvaises conditions de travail, de rémunération et de logement à Saint-Émilion. « Vous dire que je suis surpris qu’il y ait des gens qui ne font pas comme il faut serait mentir. Mais vous dire que je suis dégoûté et abattu que telles personnes viennent nous couper l’herbes sous le pied avec des pratiques inhumaines alors que nous investissons dans ces métiers est exact » soupire Benjamin Banton, à la tête du prestataire viticole Banton & Lauret et président des Entrepreneurs des territoires de Gironde, qui est l’un des instigateurs de la charte des bonnes pratiques bordelaises.

Se disant « abasourdi que des gens puissent faire ça en 2023 », Benjamin Banton ne se fait pas d’illusion : « tout le monde doit prendre sa responsabilité. On ne peut pas se cacher derrière un "on ne savait pas". C’est à nous, responsables d’entreprises et de domaines viticoles de prendre nos garanties en prenant les informations et en vérifiant » les conditions d’emploi et de logement. Se disant « attristé que les vignerons se voilent la face » en ne cherchant pas à comprendre les conséquences des bas prix proposés par des prestataires sans scrupule, Benjamin Banton appelle à prendre le taureau par les cornes, quitte à réguler et sanctionner : « visiblement, nous ne sommes pas capables en tant que filière de nous réguler nous-mêmes sous couvert du pas vu pas pris. Alors que l’on parle de traite d’êtres humains, c’est honteux ! »

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (5)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Centaurs Le 24 octobre 2023 à 19:42:58
Nous avons là la conséquence de la financiarisation de la filière. Des groupes financiers puissants et avides, comme dirait Jo Biden, imposent des conditions d achats telles que des sous traitants tout aussi avides exploitent la misère humaine. Et après on paye les vins tranquilles ou effervescents de plus en plus chers.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Ruben Le 20 octobre 2023 à 17:49:39
Dans le Médoc c est pareil
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 17 octobre 2023 à 11:19:33
Je réagis aux deux articles parus simultanément sur le même sujet En droit positif il existe une règle qui est celle de la responsabilité ultime du donneur d ordre et ce à minima au civil et par extension au pénal Autrement dit les autorités compétentes ont le devoir bien entendu de châtier les prestataires malhonnêtes mais aussi de rechercher et punir les donneurs d ordre que sont les propriétés viticoles ayant recours à ces basses besognes Avec toutefois il me semble une sévérité accrue pour les eventuels crus fortunes qui commettent ces délits par pur esprit de lucre ...comparativement à certains petits châteaux commettant la meme man?uvre toujours inexcusable entendons nous bien , mais pour assurer leur propre survie . Gageons que les responsables que sont inspection du travail /cellule spécialisé msa gironde ... et ultimement magistrats compétents y mettront bon ordre et que les prestataires et leurs donneurs ordre seront punis à l aune de la gravité des situations . Ce notamment au regard de l état de nécessité ( ou pas !) dans lequel la situation actuelle les pousse. Nous vivons ainsi le crépuscule des vendanges manuelles en bordelais et pour le plus grand profit des fabricants de machines à vendanger. Ceci creuse le déficit de la msa qui ainsi ne touchera plus de cotisations.Tout comme l adage relatif aux impôts nous dit que "trop d impôts tue l impôt" il se pourrait bien que "trop de cotisations tue ces mêmes cotisations " ... Mais encore une fois il faut éliminer les prestataires indélicats, condamner leurs donneurs d ordre , mais sans oublier la réflexion de fond du montant des cotisations msa et le désordre cause : . à la compétitivité des petits châteaux à l international . et aux conditions de retraite de base misérable de nos anciens ( moins de 1000 euros par mois ) . Tout ceci reflète un profond malaise de la filière viticole bordelaise ...dont les solutions vont bien au delà du champ de compétences de l agriculture comme le civb semble vouloir le croire... Pour toucher désormais bercy , la place Vendôme et la place beauveau sans oublier ici le ministère du travail et le cas échéant pourquoi pas l autorité de la concurrence . Souhaitons que les pouvoirs publics soient à nouveau interpelles par le collectif viti 33 et la confédération paysanne en ce sens et dans les prochains jours. Et que le débat vain des subventions a l arrachage et la distillation laisse place à des solutions réelles dans la cadre d une équipe interministérielle motivée.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vinifera Le 17 octobre 2023 à 11:13:18
Ces pratiques sont honteuses et doivent être sanctionnées ! Mais attention à ne pas tout mélanger. Mr Banton a raison sauf que les viticulteurs signent un contrat avec une entreprise. Ils ne sont pas responsable des conditions d'hébergement ! Aujourd'hui, personne ne trouve de saisonniers et je comprends que les entreprises viticoles offrent le logement, des primes plus ou moins alléchantes pour trouver des effectifs que de fait, ne trouvent plus les viticulteurs qui sont donc obliger de passer par ces mêmes entreprises. Mais attention, c'est l'entreprise qui ne respecte pas son contrat ou qui trompe son salarié !!! C'est du ressort des prud'hommes ou de je ne sais qui. Nous sommes déjà obligés de vérifier la conformité des entreprises du point de vue social on ne va pas encore être obliger de vérifier s'il y a du papier dans les toilettes ou de l'eau chaude pour la douche ! Nous savons que c'est la guerre entre les entreprises viticoles, et je comprends très bien Mr Banton qui a des pratiques tout à fait correctes mais cesser de vouloir mettre tout sur le dos des viticulteurs. Si une entreprise veut travailler avec des marges minimales, si d'un point de vue déclaratif elle est en règle, ce n'est pas au viticulteur de se substituer aux services compétents. Nous ne sommes pas des gendarmes et, Mr Banton, ce n'est pas à nous d'éliminer votre concurrence.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Renaud Le 17 octobre 2023 à 07:43:46
La traite d?être humain et l?insalubrité des hébergements est en effet inexcusable. Mais que l?arbre ne cache pas la forêt. Sans vouloir mettre en concurrence les peines ayant aussi une pensée pour tout ceux qui n?ont même plus les moyens de faire appel à de telles entreprises et qui font fasse comme ils peuvent. Avec les secours familiaux retraités ou descendants. Et tout cela en perdant encore de l?argent. Alors le malheur est bien territorial et cette exploitation de toute une population travaillante non salariée est tout aussi inacceptable. Il est urgent de remettre à plat notre filière nous voyons bien ici l?enlisement structurel que nous vivons. A l?heure des IA et des engins électriques refusons ce retour au XIX siècle.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - Stage SCEA Château La Grande Clotte
Gironde - Alternance/Apprentissage SCEA Château La Grande Clotte
Gers - CDI PLAIMONT
Nièvre - CDI Domaine FIGEAT André et Edmond
Gironde - CDI SCEA P CARTEYRON
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Gens du vin
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé