cte 1 d’une mobilisation qui ne sera pas sans entacher l’image de la filière champenoise. Ce mardi matin, à 10 heures, à l’appel de l’intersyndicale CGT-Champagne, de la fédération CGT Agroalimentaire et Forestière et de l’Union départementale, ils étaient une centaine à se réunir symboliquement devant les grilles du syndicat général des vignerons (SGV) à Épernay.
Il faut dire que les vendanges du cru 2023 ont sonné le signal d’alarme au sein de la filière et ont apporté leur lot d’indignations.
5 décès dénombrés depuis le début des vendanges, probablement dus aux fortes chaleurs constatées début septembre dans les vignes, affaires sordides de logements indignes à Mourmelon-le-Petit, Vinay et Cuis et plus récemment à Nesles-le-Repons où 52 vendangeurs venus de l’Afrique de l’Ouest, sans papiers, dormaient à même le sol, sans couverture (une enquête a été ouverte par le parquet de Châlons-en Champagne pour traite d’être humains), qui n’ont évidemment pas été rémunérés par le prestataire incriminé.
Trop pour passer entre les mailles du filet, même si la Champagne a déjà connu des affaires similaires, comme en 2018 à Oiry, où 120 vendangeurs ont été découverts dans des situations d’hébergements honteuses. Une affaire largement médiatisée qui aurait dû sonner le glas de ces pratiques « mafieuses » selon la CGT-Champagne.
À croire que rien n’a vraiment changé en 2023.
« Cette traite d’êtres humains est inadmissible et nous exigeons que les prestataires et donneurs d’ordre soient condamnés sévèrement pour leurs actes ! », exhorte la CGT dans le tract d’annonce de la manifestation. Mais le SGV sera resté porte close.
« Il faut avoir une traçabilité dans les sociétés de prestation, aujourd’hui tout le monde peut être prestataire, vous avez des sociétés qui se créent 15 jours avant les vendanges et disparaissent ensuite, nous sommes très inquiets sur l’élargissement de la sous-traitance et nous devons avancer sur ces sujets tous ensemble avec les instances champenoises, il est urgent d’agir », appuie Philippe Cothenet, secrétaire général adjoint de la CGT-Champagne.
Dans l’après-midi, le SGV a fait savoir que « la filière a convenu avec les autorités d’une concertation initiée, sous leur égide, à compter de mi-octobre pour dresser un bilan des événements passés et décider de toutes les mesures nécessaires pour que de telles dérives ne se reproduisent plus. » Ajoutant que « les organisations champenoises ont pour mission la protection des intérêts collectifs de la filière et prendront à ce titre, et en fonction des conclusions des enquêtes, toutes les mesures nécessaires, y compris au travers d’une constitution de partie civile.
Quant aux élus de la CGT et des autres organisations syndicales, ils ont été invités par le préfet de la Marne, Henri Prévost, le 12 octobre prochain pour dresser un bilan de ces vendanges 2023 et évoquer les axes de travail pour 2024.