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"1 500 caisses de 50 kg de vendanges soulevées sans effort"
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Récolte manuelle
"1 500 caisses de 50 kg de vendanges soulevées sans effort"

À la demande d’un vigneron champenois, la société vauclusienne Icko lance Easyloader, une grue avec un bras télescopique muni d’une pince pour soulever sans effort deux caisses de 50 kg et les poser sur un plateau.
Par Aude Lutun Le 16 octobre 2023
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Dominique Cadel, viticulteur à Louvois, dans la Marne a demandé à une société vauclusienne qui a conçu une petite grue pour soulever les ruches de l'adapter pour les caisses de vendanges - crédit photo : ©PHOTOPQR/L'UNION DE REIMS/LAETITIA VENANCIO
«

 Je suis à la recherche de toutes les solutions diminuant la pénibilité », précise Dominique Cadel, viticulteur à Louvois, dans la Marne. Cet ingénieux vigneron, qui souffre d’une hernie discale, avait déjà mis au point le Cobosystème, un dispositif qui allège le poids des sécateurs électriques destinés aux tailleurs qui travaillent sur un chariot de taille. Cette fois-ci, c’est au chargement des caisses de vendange qu’il s’est attaqué.

Sur Internet, il a découvert l’Easyloader, une petite grue conçue par la société Icko spécialisée dans l’apiculture, basée à Bollène (Vaucluse), pour charger sans effort les ruches sur un camion. À sa demande, Gabriel Ickowicz, le gérant d’Icko, l’a adaptée au chargement des caisses de vendanges. « Il n’y a pas beaucoup de différence entre une ruche et une caisse de raisins, souligne ce dernier. Elles ont le même poids et le même encombrement. » Mais elles ne s’attrapent pas de la même manière. Alors que l’Easyloader pour les ruches est équipé d’une fourche, celui pour les caisses à vendange est pourvu d’une pince.

Un appareil qui se fixe à l'arrière d'une remorque

Cet appareil pèse 300 kg et se fixe à l’arrière d’une remorque. Pourvu d’un treuil électrique, il se branche sur la batterie du tracteur. Son bras télescopique se déplie jusqu’à quatre mètres de son centre pour aller soulever deux caisses de 45 kg chacune. Une fois que l’opérateur les a saisies entre les mors de la pince, il appuie sur un bouton placé sur les mors pour les soulever, puis il les pousse au-dessus du plateau alors qu’elles sont suspendues en l’air, avant d’appuyer sur un autre bouton pour les déposer. Ensuite, pour les caisses suivantes, il faut y aller en douceur afin de ne pas donner trop d’impulsion au bras télescopique, faute de quoi on aura du mal à l’arrêter en raison de son inertie.

Dominique Cadel a testé l’appareil sur 4,7 ha lors des dernières vendanges : « L’essai est concluant. Nous avons soulevé 1 500 caisses de 50 kg sans aucun problème. Avec ce système, il suffit d’une personne pour monter les caisses sur la remorque alors qu’autrement il en faut trois : une personne sur la remorque et deux par terre. C’est vraiment intéressant car cela devient compliqué de trouver des saisonniers qui portent des caisses. »

Après les vendanges, Icko a repris l’Easyloader pour effectuer quelques ajustements [voir encadré]. L’outil est revenu en Champagne pour être exposé au salon Viteff mi-octobre. Gabriel Ickowicz a en effet conclu un partenariat avec Royer, un fabricant de remorques, pour déployer son outil en Champagne.

Un outil qui peut être utilisé dans les terrains en pente

« L’Easyloader est particulièrement adapté à ce vignoble car les vendanges sont manuelles et la largeur des vignes empêche le passage d’un tracteur, souligne-t-il. En outre, notre outil peut être utilisé dans les terrains en pente, fréquents en Champagne. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour le mettre à niveau. Cela permet de déplacer les charges en toute sécurité. »

Icko a vendu ses premières grues à des apiculteurs en 1999. Elles étaient alors fabriquées par une entreprise australienne. Depuis 2001, elles sont produites en France. Environ 25 grues sont vendues chaque année en France et en Europe. Après le miel, Icko espère conquérir le marché des bulles.

Un coût rentabilisé en 4 à 5 ans

L’Easyloader coûte 13 000 € HT, un investissement qui peut être rentabilisé en quatre à cinq années grâce à l’économie de main-d’œuvre, selon Dominique Cadel, viticulteur dans la Marne. D’autant plus que les acheteurs peuvent prétendre à une aide de la MSA plafonnée à 3 000 € dans le cadre de la lutte contre les troubles musculo-squelettiques.

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