t soudain, un blanc. En conférence de presse ce 12 octobre, une question sur la rupture de confiance entre les metteurs en marché de la filière vin et les verriers maintenant les prix de vente à des niveaux conséquents et affichant des profitabilités insolentes n’a pas inspiré le président de la Fédération des Industries du Verre, Jacques Bordat. Qui était plus loquace concernant les résultats d’une nouvelle enquête du sondeur CSA pour montrer à quel point les emballages alimentaires en verre bénéficient d’une image et d’une confiance forte auprès des consommateurs français de plus de 18 ans (notes de 8,4/10 pour l’image et 8,5/10 pour la confiance en moyenne), par rapport au plastique (4,6 et 5,2/10), en acier (6,7 et 6,8/10) et au bag-in-box (5,2 et 5,7/10).
Point souligné par Cécile Picouet, directrice de clientèle pour CSA, 34 % des sondés affirment avoir plus confiance dans le verre, une performance qui ne se retrouve pas pour les autres matériaux. De quoi marquer une confiance renforcée des consommateurs dans le verre pour Jacques Bordat. Qui évacue les critiques des opérateurs de la filière vin sur l’attitude des verriers ces dernières années (augmentation forte des prix depuis 2020 pour augmenter la rentabilité mais pas le service client, baisse limitée des prix alors que l’énergie baisse ce début d’année…).


Peu importe que les principaux verriers affichent des rentabilités records, pour le président de la Fédération, la politique actuelle de prix s’explique par « un contexte d’inflation forte depuis de nombreux mois. On a vu les prix des énergies considérablement augmenter. On est une industrie qui est intensive en énergie, on consomme du gaz et de l’électricité en particulier. On a été frappés comme toutes les industries par les hausses de prix des énergies, des matières premières, des transports, des salaires… » Et « même si les prix de l’énergie se sont un peu assagis par rapport à une période récente, à voir aujourd’hui comment les choses vont se passer avec le conflit récent en Israël » prévient Jacques Bordat, qui cite l’exemple du prix du gaz (ayant triplé ou quadruplé le niveau de prix).
Appelant « à vivre avec ce contexte » inflationniste, le président des verriers estime que l’« on est dans un environnement nouveau par rapport à une très longue période où l’inflation était très faible. L’ensemble des acteurs économiques a perdu l’habitude de gérer une inflation forte, très clairement. On entre dans une ère beaucoup plus complexe. Il faut apprendre maintenant à traiter ce type d’inflation dans nos relations entre clients, fournisseurs… » Et actionnaires, la filière vin ayant l’impression de payer le prix fort des hausses énergétiques, la recapitalisation des groupes verriers et le versement de dividendes. « On paie un monopole que l’on n’a pas vu se mettre en place » glisse un producteur ligérien désabusé : « la filière vin est une naine pour les verriers, on ne peut que constater. Espérons qu’il y ait une enquête sur la concurrence entre grands groupes… »