n hiver, une centaine d’éleveurs de troupeaux de 300 à 600 têtes recherche de verts pâturages en complément des prairies avant de transhumer vers les alpages pour l’été ». Convaincu par les avantages du vitipastoralisme (économie du passage d’un tracteur, augmentation de la diversité floristique…), le syndicat des vins Côtes de Provence renvoie les vignerons hésitants au guide pratique conçu par la Chambre d’Agriculture du Var.
En huit questions, ce document ôte le doute à ceux qui redoutent de manquer de surface, de tasser leurs sols, ou d’intoxiquer les bêtes au cuivre.
1) Que faire s’il n’a pas plu cet automne et s’il n’y a pas assez d’herbe dans mes vignes ?
D'après la Chambre d'Agriculture du Var, il est important de prévoir des surfaces complémentaires comme des friches, des parcours en forêt qui fournissent des ressources pour les brebis.
2) Que faire en cas de pluie prolongée ?
De même que pour la question précédente, il est nécessaire de disposer de surfaces complémentaires sur lesquelles mettre le troupeau pour éviter le tassement du sol en période de pluie.
3) À quelle période est-il le plus judicieux de faire entrer le troupeau ?
Il est préférable d’attendre au moins le début de la sénescence des feuilles pour faire entrer le troupeau. Il est possible en revanche de le faire entrer sur la parcelle avant que l’ensemble des feuilles ne soit à terre.
4) Quand faire sortir définitivement le troupeau ?
La sortie du troupeau est déclenchée soit avant la taille des bois (si broyage ensuite), soit avant le débourrement, autour de mars.
5) Le troupeau risque-t-il de tasser le sol ?
S’il est laissé pendant une forte pluie, un risque de tassement et de marquage du sol existe. Mais si la durée de pâturage est adaptée à la ressource en herbe et à la taille du troupeau, le risque est faible. Ce léger piétinement permet une amélioration floristique du sol.
6) Est-il possible de faire venir l’éleveur pour 1 ha de vignes ou moins ?
Il est conseillé de prévoir 2 à 3 semaines de ressources pâturables pour faire déplacer un troupeau (s’il n’est pas local). Si les parcelles sont petites, la structuration du potentiel pâturable avec celles des voisins viticulteurs et les surfaces complémentaires peut faciliter la venue d’un troupeau.
7) Comment faire s’il n’y a pas de surfaces complémentaires à côté des vignes ?
En cas de fortes pluies, il faut prévoir un abri pour le troupeau et du foin en lien avec l’éleveur. Si le potentiel pâturable est faible, il sera compliqué à terme de pérenniser la venue d’un éleveur.
8) Y-a-t-il des risques d’intoxication pour les brebis, même en viticulture biologique ?
En viticulture biologique, le cuivre reste un intrant indispensable pour protéger les cultures du mildiou. Les brebis sont sensibles à l’ingestion excessive de cuivre. Une intoxication chronique se traduit par l’accumulation de cuivre dans le foie, et peut être sans signes cliniques apparents, jusqu’au déclenchement d’une phase d’affaiblissement général puis la mort de l’animal. Il est recommandé de faire pâturer en fin d’hiver, avec un cumul des pluies suffisant depuis le dernier traitement, pour que le cuivre ait pu être lessivé.
A ceux qui hésiteraient encore, le syndicat des vins Côtes de Provence explique qu’introduire de la matière organique animale et fraîche passant par l’estomac polygastrique et fermentaires des ovins pourrait également stimuler l’activité biologiques des sols de manière naturelle. Cette question est actuellement étudiée dans le projet Ecovitisol Provence.