e prochain contrat de filière entre la Région Grand Est et la viticulture est attendu pour la fin du premier trimestre 2024. Il s’adressera aux vignobles champenois, lorrain et alsacien sur la période 2024-2027. Lundi 2 octobre, Franck Leroy, président du Conseil régional et la commission agriculture, viticulture et forêt, étaient à Barr au contact des représentants de la viticulture alsacienne pour échanger sur les actions qui seront soutenues. La Région projette de les orienter dans quatre directions : le renouvellement des générations et l’attractivité du métier, la recherche-développement, la responsabilité sociale, environnementale et économique, et enfin l’œnotourisme et l’export.
Lors de cette réunion, les présidents des familles professionnelles, de l’interprofession et de l’organisme de défense et de gestion alsaciens avec qui ce programme a été coconstruit, ont mis plusieurs nécessités en exergue. A commencer par celle de faire perdurer le tissu productif. « Les dix coopératives alsaciennes perdent ensemble 200 adhérents par an » rappelle Pierre-Olivier Baffrey, président des caves alsaciennes. « Dans les cinq à dix ans à venir, un tiers des entreprises dont le chef d’exploitation a aujourd’hui plus de 50 ans est sans repreneur. Du coup, 3 000 ha [Ndlr : sur 15 300] risquent de se retrouver sur le marché » ajoute le vigneron indépendant Francis Backert. Le défi est aussi technique. « La volonté de continuer à diminuer l’utilisation des phytosanitaires se heurte à l’inexistence de matériels de pulvérisation confinée adapté à des écartement de rangs différents, capables d’intervenir en pente. Pourquoi ne pas contacter des constructeurs capables de les concevoir pour les commercialiser sur le marché du Grand Est, voire en Allemagne ? » analyse Christian Kohser, chargé des questions environnementales à l’Association des viticulteurs d’Alsace. Au plan organisationnel, il s’agira « d’accompagner les entreprises dans leurs démarches RSE. Ce critère est de plus en plus scruté par les banques pour accorder des prêts et de meilleurs taux » note Serge Fleischer, président de l’interprofession. Tous ces arguments sont tombés dans l’oreille attentive de Frank Leroy pour qui « le vin fait partie de notre art de vivre et de notre identité culturelle ».
« Le Conseil régional soutient notamment le projet de cité des vins d’Alsace » qui devrait également bénéficier de l’apport de fonds européens. Le contrat de filière viticole 2024-2027 pourrait représenter une enveloppe d’une dizaine de millions d’euros, soit autant que le contrat 2019-2021 (10 M€) et le plan de relance du vignoble 2022-2023 décidé à la suite de la crise sanitaire (environ 9 M€).