Réduction des phytos

Détecter le mildiou avant l’apparition des symptômes

e jury scientifique de l’Académie Amorim décerne son Grand Prix Sciences & Recherche 2023 à Antonin Douillet pour son « Étude pluriannuelle de la sporée aérienne de Plasmopara viticola par quantification moléculaire : un nouvel indicateur de risque des épidémies du mildiou de la vigne », réalisée à Bordeaux lors d’une thèse au sein de l’UMT SEVEN.

Après trois millésimes de suivi de captures réalisées par un réseau de pièges dans six parcelles bordelaises, Antonin Douillet a réussi à proposer les premières bases de la création d’indicateurs de sporée aérienne de l’oomycète intégrables aux modèles météorologiques et outils d’aide à la décision (OAD) déjà existants. « Nous avons sélectionné des méthodes et des outils de suivi robustes, simples d’utilisation et peu coûteux pour permettre leur déploiement auprès des différents acteurs de la protection phytosanitaire, viticulteurs, coopératives, conseillers viticoles, ou laboratoires d’intérêt territorial » explique le lauréat.

En guise de pièges, Antonin Douillet a placé au-dessus de la canopée des bras rotatifs portant à chaque extrémité un bâtonnet en bois enduit de vaseline. Ses résultats ont montré que l’information apportée par la mesure de sporée prédit le développement épidémique du mildiou sous 14 jours. « Nous avons privilégié une méthode d’analyse moléculaire rapide pour permettre au viticulteur d’intervenir au plus vite. Actuellement, nous pouvons produire des résultats dans la demi-journée, détaille Antonin Douillet. Dans le cadre du réseau participatif, les viticulteurs envoient les échantillons par service postal, et ces derniers sont analysés et mis en ligne sur une plateforme web sous 48h. Il se passe donc environ quatre jours entre le prélèvement et le rendu, un délai satisfaisant. »

Oïdium, black rot, botrytis

Selon le doctorant, la démarche peut facilement être transposée aux autres agents pathogènes cryptogamiques de la vigne, dont les principaux sont E. necator, responsable de l’oïdium, G. bidwellii, à l’origine du black rot et B. cinerea, de la pourriture grise.