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"Il faut avoir le courage de conditionner les aides à la viticulture"
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Henri Cabanel
"Il faut avoir le courage de conditionner les aides à la viticulture"

Prônant le temps long, le sénateur de l’Hérault milite pour l’avènement d’une stratégie prospective de la filière vin. S’appuyant sur des incitations financières du vignoble et un renouvellement de ses représentants.
Par Alexandre Abellan Le 22 septembre 2023
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Henri Cabanel attend la concrétisation de son échange avec le ministre de l’Agriculture après son partage de propositions. - crédit photo : DR
V

iticulteur bio à Servian (Hérault), Henri Cabanel est un sénateur qui connait de près les difficultés climatiques et économiques de ce millésime 2023 pour le vignoble languedocien. « J’ai peur que beaucoup arrêtent l’aventure » résume-t-il. Un message déjà transmis aux pouvoirs publics lors de la venue fin août du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, où s’affichait « la volonté partagée par la profession et l’exécutif de déployer des réserves d’eau de substitution et des variétés résistantes. C’est très insuffisant, il faut aller plus loin » plaide le sénateur languedocien, qui a présenté ce mardi 19 septembre à Paris au ministre ses propositions pour construire « une viticulture résiliente, durable et qui dure ».

Alors que la distillation de crise se poursuit dans le Midi, Henri Cabanel regrette qu’en même temps des plantations de vigne soient subventionnées sans veiller à leur adaptation au changement climatique ou aux futurs marchés. « Sur toutes les aides nationales, il faut arrêter de donner 1 euro sans compensation » résume le sénateur, qui souhaite des critères de développement durable (comme une formation à l’irrigation pour toute subvention au raccordement, ou la reconstitution des sols viticoles, ou la plantation de haies et d’arbres…) et d’adaptation au changement climatique (par exemple en bannissant certains porte greffes).

Sous la bannière France

« Il faut avoir le courage de conditionner toutes les aides » résume Henri Cabanel, qui vise aussi la stratégie commerciale de la filière vin : « même si cela peut paraître utopique, il faut aller chercher les marchés à l’export sous la bannière France. Quand on a la chance d’aller sur des salons internationaux, on voit de grands stands pour l’Italie, l’Espagne… Alors que pour la France, on a des régions disséminées : Alsace, Bordeaux, Languedoc… Il faut que l’exécutif ait la volonté de mettre tout le monde sous la bannière France. Il faut conditionner les aides export à la volonté d’union. »

Second mandat

Une vision qui demande une condition : « il faut le courage de pouvoir convaincre toutes les parties présentes d’avoir un regard de moyen et long terme » estime Henri Cabanel, qui reconnaît que « cela demande du courage : l’agriculture c’est le temps long, la politique c’est souvent du temps court. Il faut changer de paradigme. » Un changement qu’il appelle aussi de ses vœux pour les représentants syndicaux et politiques. Élu en 2020, le sénateur languedocien n’est pas concerné par les élections sénatoriales de cet automne. Mais il a déjà décidé de ne pas se représenter en 2026, au terme de son deuxième mandat. « Je considère que dans les milieux politiques et professionnels, si on veut proposer une vision prospective, il ne faut pas s’installer dans les mandats. Personne n’est irremplaçable. Ça aiderait politique et professionnel de ne pas cumuler un poste pendant des décennies : c’est un frein » conclut-il.

 

 

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Tous les commentaires (3)
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Vigneron Le 26 septembre 2023 à 11:26:13
En même temps que l'on soutient l'agriculture, on réglemente très fortement la communication pour faire plaisir aux hygiénistes, on soutient le mois sans alcool et on associe l'alcool et surtout le vin à tout les excès. On ne peut pas faire plaisir à tout le monde Mr les politiques, renoncer c'est choisir ! Il ne faut pas s'étonner par la suite de la crise... Puis on met beaucoup de majoration d'aide de subvention sur le Bio sans savoir réellement si ce sera une filière d'avenir, sans remettre en cause leur cahier des charges pour voir s'ils peuvent avoir un meilleur impact sur l'environnement, et surtout sans avoir de réel plan d'avenir pour cette filière. C'est la politique française en somme.
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FABIEN Le 24 septembre 2023 à 08:00:20
C'est n'importe quoi, d'un côté tous les 2 ans des aides à la distillation sont mises en place et en même temps on continu de financer les aides à la restructuration du vignoble. Les vignerons doivent financer seuls leur plantations ou replantations et ne plus être dépendant du système de conditionnalité de la PAC. Si ton vignoble est prospère: tu le renouvelles, si il est en crise: tu l'arraches et ça fait de la place aux autres.
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Dumas Le 22 septembre 2023 à 13:23:45
N'y aurait-il que la viticulture en Languedoc? La viticulture de plaine en Languedoc est à l'agonie et les encartés de tous bords distribuent du doliprane . On se fiche de qui sénateur ?. Défendre un marché en déconsommation constante depuis 1975, entouré de contraintes de plus en plus pesantes (irrigation, intrants, alcoolisme, changement climatique) c'est assister la mort des viticulteurs concernés. Le marché de l'amande est en attente de production (45000t consommées,1000t produites aujourd'hui). Qu'attendent les élus et les pouvoirs publics pour lancer une campagne pour la culture industrielle de l'amande dans les plaines du Languedoc en remplacement de la viticulture de plaine et notamment la production de vin rouge tranquille. On m'objecte la consommation d'eau excéssive de l'amande FAUX, archiFAUX. On m'objecte une mono culture contre une mono culture qui n'aurait pas de sens FAUX archiFAUX. ON (les pouvoirs publics) ne veulent pas sauver les viticulteurs. POINT.
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