’est une parcelle de 2 000 m2 de vignes de merlot sur laquelle est installé le démonstrateur « Vitisolar », à Villenave d’Ornon, en Gironde, soit 253 panneaux photovoltaïques bifaces orientables, inauguré ce 19 septembre. « Il s’agit d’étudier l’impact de l’agrivoltaisme sur la vigne à long terme et son environnement et de combiner la protection de la vigne avec une production d’énergie raisonnée » a indiqué Martin Leÿs, directeur Action Régionale EDF en Nouvelle Aquitaine.
Pendant 5 ans, Vitisolar permettra d’étudier et de démontrer la compatibilité de cette structure photovoltaïque, productrice d’électricité avec la vigne, d’étudier les bénéfices d’une telle structure abritant la vigne en cas d’intempéries ou lors d’épisode de sècheresse, d’étudier aussi la santé de la plante (besoin en eau, maladies). Au bout de cinq ans, la structure qui est démontable, sera peut-être conservée par l’Inrae.
Vitisolar réunit le groupe EDF, l’Inrae, l’ISVV, (l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin), la Chambre d’agriculture de la Gironde, la Fédération régionale des Cuma, et l’entreprise ArcelorMittal Projects Exosun, fournisseur de solutions de suivi solaire innovantes. Le budget global avoisine 2,7 M€. L’Ademe apportant 300 000 €, l’Europe 165 000€. La Région Nouvelle Aquitaine, quant à elle, a mis sur la table quelques 644 000 €. « Nous devons remercier la Région. Les négociations ont été longues et difficiles, du fait de plusieurs directions impliquées, mais nous y sommes arrivés » a rappelé Abraham Escobar-Guttierez, président du Centre Nouvelle Aquitaine-Poitiers, Inrae. « Sans la Région le projet n’aurait pu voir le jour » a renchérit Martin Leÿs.
Au delà du suivi de l’impact des panneaux solaires sur la vigne, sur la qualité de la production, les rendements, la biodiversité, se posent les aspects socio-économiques. Question : le système permettra-t-il aux viticulteurs qui s’engagent sur la voie du photovoltaïsme de dégager un revenu complémentaire ou seulement de bénéficier d’une structure de protection contre les aléas climatiques ? « Nous voulons marier les deux scénarios, protection et autoconsommation et revente d’électricité » indique Axel Becker, Head of Solar Department New Technologies, à EDF renewables. Autre questionnement : les viticulteurs qui mettront des panneaux sur leurs vignes, perdront-ils leur appellation ? « Pour l’instant l’Inao ne dit rien, on aimerait qu’il tranche » lâche Axel Becker. En attendant, Martin Leÿs a donné rendez-vous dans un an pour déguster la cuvée Vitisolar.