Les porte-greffes ne feront pas de miracles contre la sécheresse, pas même le 110 Richter », lance Denis Poublan, responsable commercial de la pépinière VCR, convaincu par ce qu’il a vu cette année dans les Pyrénées-Orientales avec le 110 Richter, censé être adapté aux sols secs, maigres, et caillouteux.
Dans la plaine du Roussillon et la région de Leucate où il est beaucoup planté, il n’est tombé que 130 mm de pluie octobre 2022 et mars 2023. « Comme l’irrigation a été très limitée, les argiles ne se sont pas rechargées en eau et les vignes ont souffert toute l’année. Le feuillage ne s’est pas développé et les apex des jeunes plantations sont tombés ».
Denis Poublan anticipe déjà un millésime 2024 compliqué. « Les vignerons vont subir une mauvaise mise en réserve. Je crains de grosses répercussions sur la production, d’autant que 2022 avait déjà été sèche et chaude et que la tramontane a bien soufflé sur le Roussillon, empêchant les racines de se développer et d’aller chercher les nutriments et l’eau dont la vigne a besoin ».
Le pépiniériste prône pour la mise en place de retenues collinaires et de couverts végétaux permettant d’augmenter le niveau de matière organique des vignobles et de « stocker la moindre goutte d’eau ».
A Bordeaux, le cabernet-sauvignon planté sur 110R dans le cadre du dispositif GreffAdapt n’est pas non plus celui qui a le mieux toléré le stress thermique et hydrique de 2022. Il s’est défolié et n’a pas donné des rendements plus élevés que les porte-greffes 3309C, 41B, Gravesac, RGM ou SO4 par les chercheurs de l’Unité écophysiologie et génomique fonctionnelle de la vigne de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV).