e tenant ce 10 septembre à Cambrai (Nord), le festival des Terres de Jim du syndicat des Jeunes Agriculteurs ((50 000 exploitants de moins de 38 ans) dévoile le futur pacte et la prochaine loi d’orientation et d’avenir agricoles. « L’objectif est bien que texte soit examiné par le Parlement à la fin de l’automne, en décembre » annonce Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, lors de son discours dans les Hauts-de-France. « Il y a un an, à Terres de Jim [à Outarville, dans la Beauce], le président de la République annonçait son souhait de voir s’ouvrir une large concertation » rappelle l’élu du Modem après des mois de consultations, soulignant désormais l’ambition d’installer « plus de 150 000 nouveaux agriculteurs en 10 ans » pour réussir le renouvellement démographique des exploitations françaises.
Les premières actions du pacte d’avenir concerneront la formation, avec « une campagne nationale de communication sur les métiers du vivant, à destination des collèges et lycées, desprescripteurs d’orientation et du grand public », ainsi qu’« un programme national pour faire en sorte que, dès la rentrée 2024, chaque enfant scolarisé dans une école élémentaire bénéficie d’au moins une action de découverte de l’activité agricole », sans oublier la création d’un « Bachelor agro »… L'objectif est particulièrement élevé : « + 30 % d'apprenants pour assurer le renouvellement générationnel » (la croissance est de +4 % depuis 2020).
Cher aux Jeunes Agriculteurs, le sujet de l’installation et de la transmission sera un autre pan du pacte, avec la création d’un guichet unique : « France service agriculture », s’appuyant sur les Chambres d’Agriculture pour accompagner les projets. « Nous devrons faire en sorte qu’aucune installation ne puisse se faire sans un accompagnement renforcé, sans passage par ce guichet unique qui permettra ici d’affiner le projet dans une logique de maturation, là de s’assurer de la viabilité économique et pour tous de s’assurer de la capacité de résilience, en particulier face au dérèglement climatique » annonce Marc Fesneau.


Ce futur pacte inclura des aides à l’investissement, « comme un fonds de garantie qui permettra de déployer massivement une offre de prêts à destination de ceux qui souhaitent s’installer ou financer des investissements transformants, qui par nature sont porteurs de plus de risques » indique le ministre. Ajoutant que « dès 2024 un fonds en faveur de la souveraineté alimentaire et des transitions, qui vise à soutenir à une échelle locale des projets de structuration des filière s’impliquant amont et aval, pour répondre au besoin d’évolution des pratiques et des outils de production ». Autre levier, la création d’outils de portage du foncier dès 2024 : « ce fonds interviendra en prenant desparticipations dans des fonds de portage nationaux ou régionaux qui, eux, achètent du foncier pour le mettre à disposition auprès des agriculteurs progressivement, et leur permettre de l’acquérir au moment de leur choix » ajoute Marc Fesneau.
« Satisfait de voir afficher les grands axes issus des travaux de son réseau en faveur du renouvellement des générations », le syndicat des Jeunes Agriculteurs estime dans un communiqué que « le temps des annonces est terminé et il était temps. Il est maintenant urgent de les concrétiser par des mesures précises. Nous attendons aussi un calendrier soutenu pour une loi qui acte les mesures sur l’installation et la transmission. » Ce n’est pas la plus grande fête agricole en plein air d'Europe qui oubliera que c'est seulement à la fin de la foire qu'on compte les bouses.