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Permettre aux vignerons de "donner plusieurs vies à l’eau"
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Recycl’eau
Permettre aux vignerons de "donner plusieurs vies à l’eau"

Manon Thaunay de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire travaille avec plusieurs partenaires sur un projet de recherches pour permettre aux exploitations viticoles de réutiliser leurs eaux usées.
Par Ingrid Proust Le 18 septembre 2023
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Permettre aux vignerons de
Le projet Recycl’eau vigne vise à étudier les moyens de recycler les eaux utilisées pour les traitements phytos (fonds de cuve et nettoyage du pulvérisateur) par exemple. - crédit photo : Ingrid Proust
«

En Jordanie, jusqu’à 87% des eaux usées sont réutilisées par an. En Italie, 8% de ces eaux sont recyclées, en Espagne ce taux monte à 14%. Mais en France, moins de 1% des eaux usées seulement sont réutilisées », indique Manon Thaunay, conseillère viticole à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire.

Alors que le gouvernement vient de publier le 30 août un décret pour faciliter le réemploi des eaux usées, notamment pour l’irrigation, cette ingénieure travaille avec d’autres chambres d’agriculture de la région, l’IFV, le BRGM, le pôle DREAM Eaux et Milieux , Végépolys Valley et le VinÔpole, sur un projet de recherches pour permettre aux vignerons de recycler les eaux usées viticoles. « J’ai travaillé dans des domaines viticoles en Espagne, où les effluents vinicoles sont traités par des stations d’épuration. Les boues sont épandues, et les eaux, traitées et analysées, sont réutilisées pour la consommation humaine et le nettoyage du chai, explique Manon Thaunay. En Espagne, les professionnels de la filière savent combien l’eau est rare. A l’avenir nous serons confrontés à de nouvelles restrictions d’eau. L’eau sera destinée en priorité à la consommation humaine et à d’autres cultures que la vigne (céréales, maraîchage, élevage…). Mais on aura toujours besoin d’eau pour produire du vin ».

Nettoyage d’outils, remplissage du pulvé, arrosage des plantiers… 

Le projet de recherches coordonné par Manon Thaunay, baptisé Recycl’eau Vigne, vise à étudier les moyens de stocker, de traiter et de recycler les eaux utilisées pour les traitements phytos (fonds de cuve et nettoyage du pulvérisateur), le nettoyage des outils de travail du sol et de travaux en vert, le lavage des machines à vendanger, des caissettes et des bennes à vendanges. La récupération, le stockage et la réutilisation des eaux de pluies sera également étudiée dans le projet.

« A ce jour, la réglementation en France n’autorise qu’un rejet en milieu naturel pour ces eaux usées après leur retraitement. Mais ces eaux pourraient si la réglementation évolue être réutilisées pour le nettoyage d’outils, le remplissage du pulvé, l’arrosage des complants et des plantiers », souligne l’ingénieure.

Le projet ne prévoit pas d’usage pour l’irrigation. Et les eaux recyclées ne pourront pas être réemployées au chai, en l’état actuel de la réglementation. « Pour être utilisée dans le nettoyage des sols du chai, des cuves etc., l’eau doit être potable, car elle est au contact du vin, un produit alimentaire », rappelle-t-elle. Manon Thaunay et ses collègues sont en contact avec des entreprises sur des dispositifs de retraitement pour les eaux usées issues des travaux de la vigne et les eaux de pluie, « qui peuvent contenir des particules, avoir des pH pénalisants pour les bouillies phytosanitaires ».

Des contacts seront aussi pris avec des exploitations viticoles d’Espagne et d’Italie qui pratiquent le recyclage des eaux usées. Les procédés de retraitement seront ensuite testés. « Le but serait d’avoir plusieurs sites démonstrateurs en recyclage des eaux : un vigneron isolé, un système commun à plusieurs exploitations, et un système à l’échelle d’une AOC, pour ensuite communiquer sur le sujet de façon récurrente et publier un guide », explique Manon Thaunay.

Un questionnaire a dans un premier temps été lancé par la chambre d’agriculture tourangelle auprès des exploitants viticoles de la région pour estimer les volumes d’eau utilisés par activité. Le projet de recherches devrait être déposé d’ici la fin de l’année auprès du Conseil régional Centre Val de Loire dans le cadre d’un PEI (Partenariat européen pour l’Innovation) sur trois ans.

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