ertains terroirs du Chinonais s’avèrent plus propices à la trufficulture qu’à la vigne. Ces dernières années, le sud-ouest de l’Indre-et-Loire a vu éclore plusieurs truffières, certaines plantées par des vignerons souhaitant se lancer dans cette culture plutôt lucrative.
Un nouvel acteur viticole compte aussi s’y lancer : le domaine des Millarges, l’exploitation de l’Agrocampus de Tours-Fondettes, et situé en zone Natura 2000 à Chinon. Le projet en a été récemment présenté lors de la journée « Ecophyto Ter » organisée par le lycée sur la réduction des intrants et la biodiversité.
« Les étudiants de BTS viti oeno ont travaillé sur l’amélioration de la dynamique agro-écologique du domaine et du centre viti-vinicole par la biodiversité. Cette démarche globale sur un îlot de sept hectares se fera notamment par de l’agroforesterie, avec des chênes truffiers sur un hectare non planté de vignes », explique Anne-Alice Serru, directrice de l’exploitation.
Il est prévu de planter 350 chênes truffiers sur un hectare.
Sur ce terroir chinonais, la production commercialisable de truffes pourrait être de 10 à 12 kg/ha. De quoi diversifier la production de l’exploitation viticole de 20 hectares où sont produites plusieurs cuvées de Chinon et de Crémant de Loire. La vente de truffes, au prix estimé de 600 à 650 €/kg, pourrait générer autour de 7 000 €/an.
A proximité des chênes truffiers, la direction du lycée envisage aussi de planter du floréal et peut-être à l’avenir d’autres variétés résistantes, afin de compléter la gamme de vins de son domaine et réduire les traitements.
Autre projet, lui aussi travaillé par des étudiants de BTS viti-oeno dans le même îlot : l’écopâturage dans les vignes avec des moutons, pour lutter contre les adventices et améliorer la fertilité des sols. « Nous avons pris contact avec un éleveur installé pas loin du vignoble et qui élève des moutons Charmoise, une race locale et rustique qui ne monte pas sur les ceps », indiquent-ils. Les moutons viendront pâturer dans les couverts végétaux entre les rangs de vignes en janvier et février.
Lieu d’expérimentations de biocontrôle avec l’IFV depuis déjà plusieurs années, l’exploitation du lycée va renforcer son orientation écologique avec ces projets de trufficulture, de plantation d’une variété résistante et d’écopâturage, souligne Anne-Alice Serru. « Nous n’appliquons plus d’herbicides depuis l’an dernier, nous avons un enjambeur électrique pour le travail du sol et le domaine est en HVE3 ».