es déconversions à hauteur de 6 % dans les cinq ans chez les vignerons bio ? C’est le chiffre avancé par Banque Populaire-Caisse d’Épargne. Selon Gwénaëlle Le Guillou, directrice du syndicat des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, « ce chiffre est un peu surévalué. Nous constatons 3 à 4 % de retours vers le conventionnel par an, un taux assez stable. Le nombre de déconversions peut légèrement progresser après des millésimes difficiles, comme cette année avec le mildiou. Mais même s’il grimpe à 5 %, ce n’est pas inquiétant : nous avons eu de gros pics de conversion ces dernières années ».
Olivier Goué, directeur de Sudvinbio, considère le taux de 6 % plutôt réaliste. « Il peut s’expliquer par le fait que certains vignerons n’ont pas les ressources nécessaires pour se maintenir en bio. » En Occitanie, les départs ont progressé par rapport à 2021 mais restent inférieurs à 6 % des vignerons engagés depuis moins d’un an. Une hausse qui peut être liée « au mildiou, à la baisse des prix vrac, à l’absence de débouchés commerciaux pour les néo-bios », détaille Olivier Goué.
Vigneron à Bourgueil et coprésident de LoireVinBio, Christophe Deschamps est en revanche étonné par le résultat de l’enquête. « Dans notre région, le taux de départ est de 4 %, et s’explique notamment des départs à la retraite. » Il ne se dit pas inquiet pour l’avenir. « Les vins prémiums, dont ceux en bios, sont moins touchés par la baisse des ventes. » Pour Olivier Goué, « le rythme des conversions va se stabiliser. Les vignerons qui ont fait des sacrifices pour être certifiés feront tout pour se maintenir en bio ».