« Quand il y a des raisins, il faut les rentrer », estime Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne (SGV). L'année 2021, avec une récolte très affectée par la pluie et le mildiou, reste encore très présente dans les esprits en Champagne. Le rendement agronomique, qui oscillait entre 6 000 et 7 000 kg/ha en moyenne, contrastait avec celui de 2020 où la récolte avait été très généreuse. Mais le rendement autorisé avait alors été de 8 000 kg/ha en raison du Covid.
« Plusieurs défis se présentent à nous, à savoir le développement de la flavescence dorée et le changement climatique, souligne Maxime Toubart. Au Comité Champagne, nous avons travaillé à améliorer la résilience de la filière ». L'augmentation de la Réserve Individuelle (RI) de 8 000 kg/ha à 10 000 kg/ha figurait parmi les pistes de travail de l'interprofession. Le SGV a formulé cette demande auprès du comité national de l'Inao la semaine dernière. Celui-ci a validé le changement provisoire du cahier des charges, qui permettra donc aux vignerons de porter leur RI à 10 000 kg/ha, si la récolte le permet, dès 2023.


L'augmentation définitive de la RI devrait être actée d'ici la fin d'année. « C'est une décision importante pour la Champagne, se réjouit Maxime Toubart. Elle ne coûte rien à l'Etat et vise à renforcer la RI qui a été très utile en 2017 et en 2021 ». Le président du SGV tient à souligner qu'il y a un engagement moral de la profession à utiliser cette RI dans un but qualitatif : « Je tiens à dire aux vignerons que ces 2 000 kg/ha supplémentaires sont des kilos qui les engagent moralement. La RI doit nous inciter à faire des efforts supplémentaires sur le plan environnemental et à viser la réduction des herbicides. Ces 2 000 kg/ha doivent également nous obliger à utiliser la RI quand la récolte est de mauvaise qualité, comme ce fut le cas en 2017 ».
Actuellement, le niveau moyen de la RI est de 6 400 kg/ha. Selon la décision de rendement 2023 qui sera prise le 19 juillet, les vignerons pourront alimenter leur réserve avec un volume compris entre le rendement autorisé et le plafond de 15 500 kg/ha.