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Couverts végétaux : les atouts des semis précoces avant vendanges
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Entretien des sols
Couverts végétaux : les atouts des semis précoces avant vendanges

Afin d’assurer un bon démarrage de leurs couverts, des vignerons les sèment avant les vendanges. Au printemps, ils obtiennent davantage de matière organique.
Par Frédérique Ehrhard Le 21 juin 2023
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 Couverts végétaux : les atouts des semis précoces avant vendanges
Couvert végétal à base d'avoine entre les rangs de vigne au printemps. En semant ces couverts tôt avant vendanges, ils se développent mieux par la suite - crédit photo : Lucie Marné
«

 Fin octobre ou début novembre, il est trop tard pour semer des couverts. La levée est très irrégulière car le climat n’est plus favorable », observe Nancy Gontier, du Domaine de la Camarette, à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse.

Après avoir avancé, sans succès, les semis en octobre, elle a fini par essayer carrément avant les vendanges. « En 2021, nous avons semé 5 ha le 15 septembre dans des parcelles non encore récoltées et 5 ha le 10 octobre dans d’autres déjà ramassées. Les premiers semis ont bien mieux levé ! », relève Nancy Gontier.

Peu de dégâts lors du passage de la machine à vendanger

Elle a été surprise de constater que le passage de la machine à vendanger a provoqué peu de dégâts. « Il faut malgré tout éviter de passer trop tôt après le semis, sinon la machine casse les germes qui sortent du sol. Une fois que les plantules ont poussé, en revanche, elles redressent après le passage de la machine », constate la jeune vigneronne. Désormais, elle veille à semer au moins quinze jours avant les vendanges afin de limiter les dégâts.

En 2022, elle a ainsi semé une partie des couverts fin août dans les cépages précoces et une autre partie début septembre dans les cépages tardifs. Après deux belles pluies le 1er et le 15 septembre, son mélange d’orge, triticale, avoine, féverole, vesce et pois a bien levé partout. « Dans certaines parcelles, la machine a creusé des ornières et compacté le sol très humide. Les couverts ont démarré plus lentement, mais ils ont ensuite rattrapé leur retard. »

À l’arrivée des premiers froids, ils étaient bien implantés, et en mars, ils ont rapidement redémarré. « Comme il n’y avait pas de risque de gel, nous avons attendu mi-mai pour les rouler afin d’avoir un bon mulch pour l’été. »

S’adapter au climat de l’année

Au Château de Meursault, en Côte-d’Or, le chef de culture Casimir Gosset a lui aussi testé différentes dates de semis d’un mélange d’avoine, seigle, féverole, pois fourrager et radis fourrager. « Fin septembre, c’est trop tard. Si octobre s’avère sec, les couverts ont à peine le temps de démarrer avant les premières gelées », observe-t-il. Trop tôt, c’est risqué aussi. « En 2018 et 2019, nous avons semé en août. Mais lorsque les couverts lèvent grâce à une petite pluie et qu’ensuite il fait très sec, ils meurent », note-t-il.

Désormais, il cible la première quinzaine de septembre pour semer. Suivant les années, cela tombe avant ou après les vendanges. « À cette période, il pleut souvent et le sol encore chaud favorise la minéralisation de la matière organique. Les couverts en profitent et poussent mieux », explique Casimir Gosset.

Il l’a encore constaté l’an dernier. Une partie des couverts a été semée le 22 août, juste avant le début des vendanges le 28 août. « Les semis n’avaient pas encore levé, et le passage des vendangeurs ne les a donc pas abîmés. » L’autre partie a été semée après les vendanges, vers le 20 septembre. « Début novembre, les couverts semés fin août étaient bien plus beaux que ceux de fin septembre. »

Leur croissance a redémarré en mars. « Nous les avons disqués début avril. Les premiers couverts semés avaient mieux fait leur travail d’amélioration du sol ! », note Casimir Gosset. Mais, quel que soit leur développement, il a tenu à les détruire tôt. « Cela facilite l’ébourgeonnage et évite tout risque de concurrence. »

Deux dates pour assurer

À Montreuil-Bellay, en Maine-et-Loire, Claude Mesnard sème ses couverts en deux temps, avant et après les vendanges, afin d’étaler le travail. « Je sème un rang sur deux avant de partir en vacances, en comptant sur les orages du 15 août pour assurer la levée, et les rangs restant fin septembre ou début octobre », précise le vigneron. Durant les vendanges, les cueilleurs passent dans les rangs déjà semés. « Le couvert doit faire au moins 10 à 15 centimètres de haut afin de résister au piétinement », précise-t-il. Le tracteur avec les caisses, lui, roule dans les rangs qui n’ont pas encore été semés.

Claude Mesnard utilise un mélange d’orge, triticale, avoine, féverole, pois et radis fourrager, auquel il ajoute du trèfle pour les semis avant les vendanges. « Après les vendanges, ce n’est pas la peine d’en mettre car il n’arriverait pas à pousser avant l’arrivée du froid », note-t-il.

Le plus souvent, les couverts des rangs semés en août sont bien plus développés à l’entrée de l’hiver. « De ce fait, ils sont aussi plus sensibles au gel, mais ils ont déjà ameubli le sol durant tout l’automne », observe-t-il. Ceux des rangs semés après les vendanges, eux, poussent moins mais résistent mieux au gel. « Cela partage les risques, c’est une sécurité. »

Une préparation du sol simplifiée

Les trois vignerons interviewés préparent leurs sols bien avant l’implantation des couverts et de façon très superficielle pour qu’ils restent portants durant les vendanges. Fin juillet, Casimir Gosset procède à un léger griffonnage et Nancy Gontier passe des disques émotteurs afin de supprimer les adventices. Claude Mesnard, lui, fragmente le mulch du couvert précédent avec un ou deux passages de disques en vue de faciliter le passage du semoir. Tous les trois utilisent ensuite un semoir direct avec des dents ou des disques qui ne travaillent que les lignes de semis.

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