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Vidéo du trait grand retour du cheval dans les vignes
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Traction animale
Vidéo du trait grand retour du cheval dans les vignes

Depuis quelques années, il n’est pas rare d’observer à nouveau ces quadripèdes aux côtés des humains, réanimant la tradition du désherbage par la traction animale.
Par Sarah El Makhzoumi Le 09 juin 2023
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Vidéo du trait grand retour du cheval dans les vignes
Vainqueur et Hermione en pause déjeuner avant la reprise du travail dans les vignes. - crédit photo : Sarah El Makhzoumi
S

i des vignerons sont un peu réticents à l’idée de « revenir à l’époque des anciens », certains l’utilise par volonté de revaloriser certains vins, d’autres parce que leurs parcelles sont conçues de telle sorte que cette solution de désherbage est la plus appropriée, quand d’autres, adorent tout simplement le spectacle des chevaux dans leurs vignes.

Un métier à réapprendre

Si travailler au cheval était une tradition et reste dans les mémoires, celle-ci s’est un peu perdue pour la nouvelle génération de vignerons. C’est donc tout un savoir-faire à réapprendre.

Sophie Parel, chargée de communication et de formation pour l’Ecole National du Cheval Vigneron remarque un vrai intérêt pour la filière vigneronne en la traction animale. C’est face à une demande croissante de la viticulture avec les chevaux de trait que l’école a été créée en 2019. « Ça a été compliqué la première année à cause de la crise sanitaire, mais en deux ans le nombre d’inscrits a doublé ! », raconte la chargée de communication. Concernant les types d’apprenants elle ajoute : « Nous avons des profils très divers : nous avons des viticulteurs qui veulent réintroduire le cheval sur leur domaine parce qu’ils ont un attrait et une confiance en cette pratique, nous avons des personnes qui sont en reconversion professionnelle et/ou qui travaillent dans les vignes et le vin mais partent sur d’autres projets, nous trouvons également des salariés qui viennent se former pour travailler au cheval sur leur domaine. Il y a même un restaurateur qui a ses vignes et qui veut travailler ses vignes différemment. »

 

Formation à L'Ecole National du Cheval Vigneron. Crédit photo : ENCV 
 

Tous les viticulteurs n’ont pas le « feeling » avec l’animal ou l’envie de consacrer une bonne partie de leur temps au désherbage par la traction animale. C’est pour cela que l’on voit émerger de nouvelles entreprises de prestations, proposants décavaillonnage, buttage et autres désherbages.  Sophie Parel révèle que près de la moitié des inscrits en formation se destinent à proposer de la prestation.

Traits en Muscadet

C’est le cas de Camille Madec qui travaille dans les vignes du Muscadet (44). Cette jeune entrepreneuse amoureuse des équidés depuis toujours a décidé de monter sa société de prestation il y a trois ans après une reconversion professionnelle. Elle propose désormais avec ses deux chevaux Vainqueur et Hermione, décavaillonnage et léger labour traditionnels ainsi que plusieurs prestations différentes de désherbage grâce à ses nouveaux porte-outils. « Pour un travail en lame intercep je mets environ 5 ou 6h pour faire 1 hectare, et je fais payer 65€. Dans certaines parcelles, la pente est telle que je ne passe qu’en descendant, et les vignerons avec lesquels je travaille comprennent très bien cela. », raconte la pétillante prestataire, « Il est, en revanche, presque impossible de faire de la casse. Les chevaux ne sont pas des tracteurs et sentent quand ça ne tire pas normalement. »

 

"Trait en Muscadet", retour du travail au cheval dans le Pays nantais

 

« C’est marrant parce que j’avais fait une journée de présentation de matériel viticole il y a quelques temps. Il y avait un pôle enjambeur, un pôle tracteur interrang, et un pôle innovation. Sur ce dernier on trouvait les robots, l’ecopaturage, et... moi ! Finalement on ne fait pas arriérés, on s’inscrit complétement dans la modernité ! », plaisante Camille Madec.

Des viticulteurs ravis de l’experience

« L’arrivée de Camille a vraiment marqué le retour du cheval en Muscadet. Quand elle s’est installée, je l’ai suivi sur les réseaux sociaux, je l’ai contacté et l’histoire a démarré. », raconte Vincent Lieubeau vigneron du domaine éponyme dont 50 des 60 hectares sont labelisés bio. Car il s’agit bien de raconter une histoire, un bout de patrimoine au travers du vin en plus de respecter certaines valeurs et d’opter pour un itinéraire purement technique. « C’était un projet qui nous animait depuis longtemps. Essayer de faire des grands vins de terroirs passe par différentes étapes. Nous avons décidé de confier à Camille l’ensemble du travail du sol dans les 3hectares de vieilles vignes de 78 ans du Cru communal Château thébaut. »

En plus d’un travail plus soigné et plus précis, les vignerons peuvent se réjouir d’une casse quasi inexistante. On limite également le nombre de passage de tracteur.
« Ça a un coût mais il faut savoir être un peu moins dans une démarche de rendement productiviste quand on veut travailler au cheval. On ne passerait pas tout en traction, mais on progresse, il n’est pas exclu qu’on rajoute 1 ou 2 hectares. La prochaine étape pourrait de passer notre Cru Clisson », conclut le vigneron.

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Tous les commentaires (1)
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Benji Le 10 juin 2023 à 10:45:33
Très beau travail mais il serait intéressant de connaître le coût ,le temps de travail,le bilan carbone( bien oui il faut un véhicule pour déplacer souvent le cheval et le matériel) ,est ce vraiment rentable voilà la question! Après dans des vieilles vignes pour vendre la bouteille à plus de 100 euros on peut tout se permettre mais attention au lobby animaliste qui va parler de l?exploitation et du bien être des chevaux !!
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