quelques jours du début de la fleur, le vignoble champenois est pour l’instant serein. L’état d’esprit était plus tendu début mai. « Sur fin avril et début mai, nous avons eu une succession de pluies qui nous a fait craindre un démarrage similaire à celui de 2021, témoigne Isabelle Renard, conseillère viticole au Groupement de Développement Viticole (GDV) de la Marne. Il a plu en moyenne 50 à 60 mm du 5 au 15 mai dans la Marne et 80 à 90 mm dans l’Aisne. Depuis quinze jours, nous n’avons pas d’eau. On observe des sorties de tâches de mildiou sur 30 % des parcelles du réseau GDV. Il n’y avait que les chardonnay qui étaient un peu développés au moment des pluies. On retrouve les tâches principalement dans les parcelles non protégées avant le 5 mai ».
Les premiers symptômes sur grappe sont apparus cette semaine, mais de manière assez limitée. D’autres symptômes pourraient apparaitre la semaine du 5 au 9 juin. L’attention est davantage portée sur l’oïdium, comme en témoigne Hubert Ricault, viticulteur au Meix-Saint-Epoing dans le sud de la Marne, qui exploite 1 ha, dont 80 % de chardonnay : « Nous sommes sur le qui-vive pour l’oïdium. Nous en avons peu mais il faut être vigilant ». Isabelle Renard constate qu’une partie des vignerons pilote les cadences de renouvellement des traitements plutôt sur l’oïdium que sur le mildiou.
Outre la crainte de revivre le scénario de 2021 pour le mildiou, c’est la gestion de l’herbe qui a également été au centre des conversations au mois de mai. Le mois de mars, pluvieux, a limité la possibilité de travailler le sol. En avril, le travail du sol a pu se faire mais le temps sec n’a pas permis de bien détruire l’herbe. « On a vu beaucoup de parcelles avec des dessous de rang envahis par les graminées qui sont montées haut, précise Isabelle Renard. C’est en train de rentrer dans l’ordre, à l’aide parfois du rotofil ».
« C’est vrai que cela a été un peu compliqué, complète Hubert Ricault, qui pratique le travail du sol depuis quinze ans. L’année 2022 a été douce au niveau des températures et l’herbe était dense. Il fallait intervenir rapidement au printemps. J’ai effectué mon premier travail du sol les 6 et 7 mars, juste avant la pluie. On a eu 95 mm en mars, 90 mm en avril et 48 mm début mai. J’ai pu intervenir le 20 avril puis les 15 et 16 mai, où le travail réalisé, avec du vent, a été efficace ».
Le nombre de grappes est satisfaisant et laisse entrevoir, si la fleur se passe bien, un bon niveau de récolte.