Nous voulons être sur le podium ». Caisse d’Epargne affiche son ambition sur le marché viticole. Ce 31 mai, cette banque lance officiellement sa filière Vitibanque à l’occasion d’une conférence de presse à Beaune.
Vitibanque ce sont des chargés d’affaire et des produits dédiés aux viticulteurs. « Nos chargés d’affaire sont des experts et des passionnés qui parlent le langage des viticulteurs, souligne Nicolas Balerna, directeur banque de détail de Caisse d’Epargne. Ils sont plus d’une cinquantaine en France. »
Pour développer son offre, la banque s’est appuyée sur l’expérience de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche Comté qui a créé, voilà dix ans, un service dédié aux viticulteurs qui compte six chargés d’affaires et revendique 600 clients à ce jour.
Parmi les produits conçus par cette caisse figurent les crédits vendange, élevage et plantation. Destinés à financer l’embauche de vendangeurs ou les prestations de récolte mécanique, les premiers sont « des crédits amortissables sur 12 mois. Il s’agit d’apporter de la trésorerie. Leur mise en place est rapide et simple », assure Romain Coissard, directeur des marchés professionnels, viticulture de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté.
Dans le cas des crédits élevage et plantation, l’originalité consiste à reporter d’entrée de jeu le remboursement des échéances selon le délai entre la dépense et les recettes afférentes. Ainsi les bénéficiaires d’un crédit plantation ne commencent à le rembourser qu’au bout de trois ans. « Pour les plantations, on ne fait plus que ça », assure Jean-Loïc Lagrange, le chargé d’affaires pour la Côte de Beaune.
Mais si Vitibanque propose des produits spécifiques, l’ambition est bien d’accompagner les viticulteurs dans tous leurs projets professionnels ou personnels. « L’idée c’est que le chargé d’affaire viticole soit l’unique interlocuteur du client, indique Rudy Boulanger, responsable du pôle Vitibanque. Nous sommes une banque du quotidien. Nous proposons tous les produits d’épargne et de financement, des solutions d’e-commerce, d’encaissement sécurisé et d’ingénierie sociale pour que nos clients conservent leurs salarié … ».
Grâce à son observatoire qui lui permet de sonder régulièrement ses clients, Caisse d’Epargne a identifié deux besoins « forts » d’accompagnement chez les viticulteurs : pour la transition écologique d’une part et pour la transmission du patrimoine d’autre part. Deux défis que Vitibanque entend relever avec ses clients.
Pour illustrer son accompagnement des viticulteurs, Caisse d’Epargne a emmené la presse chez Alvina Pernot et son conjoint Philippe Abadie à Puligny-Montrachet. Tous deux se sont lancés en 2018 sur une petite parcelle et en achetant de la vendange au père d’Alvina, un viticulteur réputé de Puligny-Montrachet. En 2022, ils ont vinifié l’équivalent de 36000 cols. Pour monter leur affaire, ils ont investi 1,5 million d’euros dont 900 000 € empruntés à la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté. « C’est notre banque principale. Nous avons un conseiller très réactif », expliquent-ils. Pourquoi la Caisse d’Epargne plutôt que le Crédit Agricole ? « C’est vrai qu’en tant que viticulteurs, on pense tout de suite à eux. Mais ils n’ont pas été réactifs et leurs taux n’étaient pas compétitifs. On a laissé tomber et personne n’est revenu vers nous. »