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La lutte antigel par aspersion prend pied à Bourgueil
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16 ha
La lutte antigel par aspersion prend pied à Bourgueil

Dans le vignoble de Bourgueil, des vignerons en Cuma ont équipé en aspersion 16 hectares. Ils ont choisi des diffuseurs économes en eau, fait des forages peu profonds et mené des études d’incidence environnementales afin de se conformer à une réglementation de plus en plus pointilleuse.
Par Ingrid Proust Le 19 mai 2023
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La lutte antigel par aspersion prend pied à Bourgueil
Les vignerons de la Cuma Bourgueil Viti anti gel ont choisi un système d’aspersion moins gourmand en eau, en cours d’installation sur la photo. - crédit photo : Ingrid Proust
C

’est l’aboutissement d’un long projet pour les vignerons membres de la Cuma Bourgueil Viti anti gel. Alors que les gels ont marqué nombre des derniers millésimes dans l’appellation, et que leurs voisins de Saint-Nicolas-de-Bourgueil sont équipés en aspersion depuis plus de 15 ans, ils viennent d’achever l’installation de diffuseurs, canalisations et pompes pour protéger une quinzaine d’hectares de vignes. Ils ont tiré profit de l’évolution de la technologie pour choisir des équipements moins gourmands en eau.

« Sur 14 hectares à Bourgueil et deux autres hectares à La Chapelle-sur-Loire, nous avons installé des diffuseurs de la marque Netafim, qui ne consomment que 20 m3 d’eau/h/ha, soit 50% de moins que les asperseurs plus anciens, indique Michel Delanoue, vigneron à Benais, et président de la Cuma. Ces diffuseurs ont implantés sur les rangs, tous les 5 à 6 mètres, et diffusent une pluie fine sur 80 cm de large ».

Ces diffuseurs économes présentent toutefois un inconvénient : ils doivent être retirés avant la saison végétative car les vrilles de la vigne peuvent s’y accrocher. « Cela prend un peu de temps pour les poser et les enlever, mais nous les avons choisis pour décrocher la subvention de 40% prévue en Cuma dans le cadre du Plan France Relance, et obtenir l’avis favorable de la DDT37. Nous avons investi 16 000 à 17 000 €/ha », explique Michel Delanoue.

Un dossier complexe

Les vignerons de la Cuma ont aussi eu à faire réaliser plusieurs études d’incidences environnementales. « Le dossier est complexe et nous ne l’avons pas encore totalement achevé. La DDT37 a fait de nouvelles demandes à notre bureau d’études au fil des années et du durcissement de la réglementation, poursuit le vigneron. Nous avons fait réaliser une étude faune et flore, et une étude pédologique pour prouver que les vignes concernées ne se situent pas en zone humide. Nous avons aussi fait creuser des forages à moins de 2,5 mètres de profondeur pour ne pas toucher la nappe du Cénomanien ».

Cette nappe, de plus en plus sollicitée en Indre-et-Loire pour les prélèvements d’eau potable, se recharge très lentement. Les pompes de l’installation d’aspersion prélèvent de l’eau dans le cours d’eau local, le Lane, et dans des petites réserves d’eau. « Nous n’avons pas eu de soucis sur notre projet de la part de nos voisins irrigants céréaliers ou maraîchers, souligne Michel Delanoue. Dans notre secteur, qui relève du bassin versant de la rivière angevine du Lothion, la ressource en eau est supérieure à la consommation ».

L’installation de l’aspersion n’a pas pu être totalement achevée avant le risque de gel, mais les températures sont restées clémentes. Les vignerons de la Cuma bourgueilloise espèrent boucler leurs études d’incidence cette année, et obtenir dans la foulée un accord définitif de l’administration.

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Tous les commentaires (1)
Dominique Le 22 mai 2023 à 09:40:49
j'ai bien peur que ce projet ne prenne pas en compte l'évolution rapide du climat. Il faut bien comprendre que l'ensemble des ressources en eau sont interdépendantes. Nous avons surexploité des nappes qui mettent des décennies à se charger. Nous commençons à toucher les limites, et il faudra donc se reporter sur d'autres, et surtout, impérativement, se limiter. Les ressources ne s'adapteront pas à nos besoins.
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