e Voltis, résistant au mildiou et à l’oïdium, a été autorisé dans le cahier des charges de l’AOP Champagne fin 2022. Les premières plantations viennent donc de s’effectuer, principalement près des habitations.
Alexandre Rat, vigneron à Sermiers dans la Marne, vient d’en planter 8 ares sur une parcelle de 14,80 ares qui jouxte des maisons. « J’ai choisi de planter les 8 ares qui sont contre des maisons, en 1 mètre sur 1 mètre, témoigne-t-il. Initialement, j’avais prévu de les planter en vignes semi-larges mais la surface était trop petite pour faire ce changement ».
Ce viticulteur, qui a signé une convention avec l’ODG et l’INAO, n’a pas eu de difficultés à s’approvisionner en plants. En Champagne, environ 5 ha de Voltis seront plantés cette année, dont environ la moitié dans la Montagne de Reims. « On va voir comment se comporte le Voltis, poursuit Alexandre Rat. Il est apparemment plus tardif, d’une quinzaine de jours, que les autres cépages. Un autre vigneron de ma commune, également adhérent à la coop, a lui aussi planté du Voltis. On va essayer de vinifier ces raisins à part ».
Le Voltis ne peut pas représenter plus de 5 % de l’encépagement d’une exploitation ni 10 % d’un assemblage, pour limiter les modifications organoleptiques du champagne. Chaque vigneron a signé une convention avec l’ODG et l’INAO. Car le Voltis est encore en phase expérimentale, pour dix ans, au titre de Vifa (variété d’intérêt à fin d’adaptation).
En 2033, l’Inao décidera si le Voltis est intégré dans le cahier des charges de l’AOP Champagne, si l’expérimentation se poursuit ou s’il est définitivement retiré.
Le Comité Champagne va mettre en place un suivi technique et œnologique en collaboration avec les vignerons. Ces derniers se sont engagés à fournir à l’interprofession des raisins ou des moûts issus des parcelles de Voltis et des parcelles voisines pour pouvoir apprécier le profil des vins selon les différentes situations pédoclimatiques.