ini de tenir un tuyau et de suivre à pied une cuve attelée à l’arrière d’un tracteur pour arroser les plantiers. À la faveur des coups de chaud et du manque de salariés, un système d’arrosage automatique refait parler de lui. R Guyard, distributeur basé à Macau, en Gironde, vient de moderniser son Arro Matic. Le principe est simple : l’arrosage est déclenché par l’appui de tâteurs interceps sur les marquants.
Tout est mécanique. Installée sur le plateau d’un enjambeur deux rangs, une cuve de 1 200 à 1 400 litres alimente par gravité deux réservoirs tampons de 100 à 200 l chacun, placés en entre roues sur les porte-outils et débouchant sur deux sorties d’eau de part et d’autre du passage des roues. Puis, en fonction de la vitesse d’avancement et de la longueur des quatre tâteurs, de 3 à 5 litres par pieds sont déversés sur quatre rangs par passage. L’eau commence à s’écouler de 15 à 20 cm avant un pied de vigne et se termine de 15 à 20 cm après. Une seule personne est mobilisée sur le chantier : le conducteur de l’enjambeur.
« Ce système marche super bien, déclare Alba Sanchez Olmedo, chef de culture au Château Palmer, à Margaux. On a placé l’Arro Matic sur notre enjambeur 2 rangs Tecnoma 490. On s’en est servis l’été dernier sur les plantiers d’un an, sur plus de 2 ha, en passant à peu près tous les dix jours. Nous avons rempli la cuve embarquée depuis une grande cuve amenée sur une remorque en bout de parcelle. Au passage de chaque marqueur, le tâteur tire sur une chaîne qui ouvre une trappe et libère l’eau. C’est tout simple et ça fonctionne bien. »
« Nous avons amélioré le mécanisme de libération de l’eau, décrit Laurent Tessier, à la tête des Ets Guyard. C’était une sorte de chasse d’eau. C’est maintenant un cône de remplissage avec boisseau. Et j’ai conçu un modèle pour tracteur interligne. » Prix de l’Arro Matic : 7 880 €.
Autre initiative, celle de Netafim en partenariat avec le cabinet de consultants Z & C d’Olivier Zébic. Cette fois, il s’agit de placer un réseau de goutte-à -goutte temporaire dans les plantations. À chaque tour d’eau, on apporte près de 5 litres d’eau par plant en 4 heures environ. Une première ! Ce printemps, Netafim pose une dizaine de ces installations en Champagne et en Bourgogne, sur des surfaces qui vont de quelques ares à 3 ha.
Pour Olivier Zébic, cette nouvelle solution se distingue des autres à bien des égards. « D’abord on peut utiliser le goutte-à -goutte dans les très fortes pentes, note-t-il. On équipe une parcelle avec 25 % de pente ! Ensuite, c’est une installation temporaire. Elle sera enlevée après deux ans de service. Et, comme c’est temporaire, il faut conduire l’eau à la parcelle. » On ne creuse pas de puits.
Cette nouvelle solution comprend un groupe motopompe, une filtration, un régulateur de pression, le réseau de goutte-à -goutte posé au sol ou suspendu sur fil porteur. Les goutteurs débitent 1,6 l/h et sont espacés tous les 0,5 m. « L’objectif est d’humidifier un grand volume de sol au long du rang », détaille Laurent Huet, ingénieur agronome de l’équipementier. Pour alimenter les goutteurs, la pompe puise l’eau dans une cuve tampon qu’il faut transporter sur la parcelle.
« L’arrosage va être différent du goutte-à -goutte classique, promet Olivier Zébic. L’idée n’est pas de faire une perfusion car on veut faire plonger les racines en profondeur dans le sol. » Pour s’en assurer, l’ingénieur agronome compte accompagner ses installations de sondes pour mesurer l’humidité du sol et la température des feuilles. « Si la température des feuilles est supérieure à celle de l’air, cela veut peut-être dire que les plants manquent d’eau et qu’il faut déclencher un tour d’eau », explique Olivier Zébic.
Pour l’heure, aucun tarif n’est communiqué. « C’est encore trop tôt et les premières installations sont très différentes les unes des autres », explique Laurent Huet. Au bout de deux ans, les tuyaux seront réenroulés sur des bobines, pour être stockés, réutilisés ou vendus d’occasion. Le tour d’eau est joué !