'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte (IRBI) de l'Université de Tours mise sur les guêpes parasitoïdes Campoplex capitator pour aider les viticulteurs du Val de Loire à éviter les dégâts causés par le vers de la grappe eudémis sans produits phytos.
« Nous évaluons cette méthode de lutte biologique dans le cadre du projet Campovigne en partenariat avec l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) et le Vinopôle d'Amboise » explique Elisabeth Huguet, sa coordinatrice, filmée dans une parcelle de Beaumont-en-Véron où le ravageur favorisé par le réchauffement climatique attaque de plus en plus fréquemment les fleurs et les baies.
Les chercheurs ont capturé des glomérules et des chenilles de première génération dans les vignobles de Bourgueil et de Chinon 4 millésimes de suite. A chaque fois, ils ont récupéré les guêpes qui les avaient parasitées et les ont élevées pendant 18 mois dans le laboratoire de l'IRBI.
« L'objectif était d'identifier les conditions qui mènent à la mort de la chenille Lobesia botrana quand les guêpes femelles y pondent leur œuf, reprend Elisabeth Huguet. Des analyses ADN nous ont par exemple permis de découvrir que le parasitisme ne fonctionne que lorsque l'œuf est recouvert d'un virus produit dans l'ovaire de la guêpe ».
Les chercheurs indiquent que la lutte contre eudémis avec Campoplex capitator ne peut être possible du long terme que si les femelles et les mâles s'accouplent. « Dans le cas contraire, les œufs ne donnent naissance qu'à des mâles ».
Les partenaires expliquent par accueil que quand elles ne s'accouplent pas, les femelles n'engendrent que des descendants mâles. Ils cherchent désormais des moyens de favoriser la présence de la guêpe au vignoble. « Nous voulons mieux comprendre comment elle hiverne et de quoi elle se nourrit et faire des recommandations aux viticulteurs sur les plantes à semer pour les attirer » termine Elisabeth Huguet.