Il n’y a plus de solution miracle pour gérer les adventices » admet Ludovic Munoz, chef de produit pour AGXTEND, filiale de CNH Industrial distribuant la solution de désherbage électrique XPower XPS.
« L’efficacité à 100% du glyphosate n’existe plus mais nous sommes capables de contrôler les plantes les plus invasives » renchérit sa collègue Marie-Aure Bourgeon, spécialiste du désherbage électrique pour CNH Industrial en Europe. « En milieu urbain, où la technique est régulièrement utilisée, nous sommes exemple les seuls à maîtriser la renouée du Japon (Fallopia japonica) ».
Cet affaiblissement des adventices les plus coriaces est confirmé par Christophe Gaviglio, de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) de Gaillac, de récents essais réalisés au Verger de Poisy, en Haute-Savoie, dans le cadre du projet Casdar PAFTAGAF, « et par tous nos clients qui utilisent le désherbage électrique depuis au moins deux ans » continue Marie-Aure Bourgeon.
Le désherbage électrique a notamment beaucoup d’effet sur les flores montantes sous le cavaillon telles que l’érigéron ou le chiendent. « Il laisse la place à des flores moins concurrentielles comme la capselle Bourse à Pasteur ». Les essais ont aussi montré un affaiblissement des poacées, qu’aucune technique ne parvient vraiment à éliminer.
Citant Christophe Gaviglio, Marie-Aure Bourgeon affirme que travail mécanique s’en trouve par la suite grandement facilité. Car, consciente du risque incendie en conditions sèches, la spécialiste conseille aux viticulteurs de combiner différentes méthodes de désherbage. « Nous avons revu nos itinéraires techniques et préconisons un premier passage avec l’XPower XPS en sortie d’hiver pour affaiblir les mauvaises herbes. De cette manière, le viticulteur ne risque pas de se laisser dépasser au printemps quand il doit aussi gérer ses traitements phytos » détaille Marie-Aure Bourgeon.
L'entreprise préconise un dernier passage en juin pour éviter la concurrence pour l’azote, « à réaliser de manière mécanique, avec une brosse, ou robotique ».
En 2022, l’IFV a calculé les coûts du désherbage électrique pour un vignoble de 60 hectares. Considérant un amortissement sur 7 ans, un coût de traction pour tracteur de puissance inférieure à 90cv basé et un coût de main d’œuvre à 21€/h. Pour 3 à 4 passages par an, la technique revient à 560 à 660€/ha. Pour le désherbage mécanique (et 4 à 7 passages par an) l’IFV a calculé 450 à 600€/ha.
« Les coûts de main d’œuvre du désherbage électrique sont similaires à ceux du désherbage mécanique, mais le premier nécessite moins de passages du fait de son effet systémique. Grâce à l’effet affaiblissant de l’XPower XPS, et même si nos essais n’ont pas été réalisés dans des conditions trop humides, les viticulteurs peuvent aussi espérer réduire leur nombre de passage au fil des années » conclut Marie-Aure Bourgeon.
A noter que le XPower XPS est utilisable en agriculture biologique depuis octobre 2022, suite aux résultats concluants de plusieurs études sur son impact sur la macrofaune et la microfaune du sol. AGXTEND promet par ailleurs la commercialisation d'une version pour vignes étroites cette fin d’année.