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"Plus d'irrigation avec la même quantité d'eau" pour les vignerons français
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Autant mais mieux
"Plus d'irrigation avec la même quantité d'eau" pour les vignerons français

Nouvelle forme d’en même temps, le plan eau lancé par le gouvernement ne veut pas réduire les volumes prélevés par l’irrigation agricole, mais augmenter leur efficience par l’investissement alors que les cultures pourraient migrer face au changement climatique.
Par Alexandre Abellan Le 03 avril 2023
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« C'est toujours très intimidant de penser, si je puis dire, de telles transformations, mais il nous faut le faire pour les accompagner » annonce le président de la République. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives Vitisphere 2022)
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évoilé ce 30 mars à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), le plan eau fixe « un objectif pour 2030 qui est de faire 10 % d'économie d'eau dans tous les secteurs. C'est une modernisation sans précédent de notre politique de l'eau » annonce le président de la République, Emmanuel Macron. Quid de l’agriculture ? « Il faut être clair : l'eau est indispensable à l'agriculture. Elle est donc indispensable à notre souveraineté alimentaire. Et nous allons avoir plus de surfaces irriguées dans les prochaines années, c'est une évidence » ajoute le président, annonçant « tout faire pour réduire cette irrigation par des meilleures pratiques et de l'innovation, de l'adaptation de cultures. Mais on va étendre nos surfaces agricoles utiles qui sont à irriguer d'évidence, mais avec des solutions qui doivent être innovantes parce qu'au total, on ne doit pas plus prélever. »

« S’agissant de l’agriculture, il n’y aura pas d’agriculture sans eau » précise à la presse le ministère de l’Agriculture, notant que « l’objectif est de globalement stabiliser au total les prélèvements dans un contexte de changement climatique, sachant qu’il y aura les situations territoriales spécifiques. Dans tous les cas, chaque goutte sera optimisée, y compris le cas échéant sur de nouvelles surfaces. » Lors d’un briefing, un conseiller du ministère de l’Agriculture précise qu’« avec le changement climatique on aura besoin d’irriguer là où on ne le fait pas à l’heure actuelle. Au global, on ne table pas sur une baisse des prélèvements de l’agriculture française, parce que d’un côté on a une augmentation des surfaces irriguées, mais de l’autre on travaillera à ce qu’il y ait de la sobriété pour que l’on puisse apporter plus d’eau à la plante avec une même quantité d’eau prélevée. »

100 millions €

Comme le résume le président Emmanuel Macron, « on doit faire plus d'irrigation avec la même quantité d'eau que nous utilisons aujourd'hui. Cela veut dire innovation, partage, meilleure organisation et accompagnement de nos agriculteurs lorsqu'ils ont des pratiques qui sont bénéfiques à la qualité de l'eau. C'est pourquoi aussi nous allons mobiliser 100 millions d'euros supplémentaires par an pour financer ces pratiques vertueuses afin de protéger la qualité de l'eau. Pour faire face à ces ambitions, nous allons évidemment mettre les moyens. »

Comme le précise le plan eau, des aides nouvelles/reconduites sont de 30 millions d’euros en 2024 pour le « soutien des pratiques agricoles économes en eau (émergence de filières peu consommatrices d’eau, irrigation au gouttes à gouttes, etc.) », 50 millions €/an pour « le soutien aux pratiques agricoles à bas niveau d’intrants sur les aires d’alimentation de captage », 30 millions €/an par la « prolongation de l’expérimentation des paiements pour services environnementaux (PSE) jusqu’à la fin de la programmation PAC », 20 millions € pour « l’aide à l’acquisition foncière par les collectivités », 30 millions €/an pour alimenter « un fonds d’investissement hydraulique agricole pour remobiliser et moderniser les ouvrages existants (curages de retenues, entretien de canaux…) ».

Réinventer des modèles

Face au changement climatique, « je veux que chaque territoire se pose ouvertement cette question. Elle n'est pas neutre, elle n'est pas simple mais je vous le dis en toute franchise, nous devons nous la poser aujourd'hui. Est-ce que les filières d'aujourd'hui sont encore adaptées au climat de demain ? » pose le président Emmanuel Macron, pour qui « il est évident qu'on aura des territoires qu'il va falloir rapprocher vers d'autres schémas de cultures et d'autres schémas agricoles ; qu'on a des productions agricoles qu'on connaît dans certains territoires qui vont sans doute migrer vers d'autres territoires qu'ils ne pratiquent pas aujourd'hui et qu'il va falloir réinventer des modèles agricoles dans d'autres territoires de notre République. C'est une évidence parce que les sols sont en train de changer, parce que le système climatique est en train de changer, et donc nous devons adapter nos modes de culture. » Dans son plan d’adaptation et d’atténuation au changement climatique, la filière vin s’est prononcée pour le maintien géographique de ses aires de production.


Eaux usées

À noter dans ce plan eau l’annonce de « l’accompagnement des porteurs de projets de réutilisation des eaux usées traitées » avec la création d’un guichet unique et d’un observatoire. Si le ministère de l’Agriculture annonce avoir déposé un décret pour l’industrie agroalimentaire, le soutien concernera « l’utilisation des eaux usées traitées en irrigation ». Pour Emmanuel Macron, « aujourd'hui, en France, moins de 1 % de l'eau usée est retraitée pour être utilisée une seconde fois. C'est 10 ou 15 ou 20 fois moins que certains des comparables, les meilleurs dans le monde. Notre ambition désormais, elle est raisonnable compte tenu de ce que les autres savent faire, de 1 % de l'eau usée, retraitée et utilisée à 10 % d'ici à 2030. »

 

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Tous les commentaires (1)
Dominique Le 03 avril 2023 à 21:15:28
Jupiter aura attendu 6 ans de mandature pour se rendre compte qu'il faut donner une seconde vie aux eaux usées et pour limiter les fuites sur les réseaux, Sauf que ces deux actions sont des actions très lourdes et qui vont demander 10 ans minimum. Ensuite il faudra aussi, qu'il demande au cabinet Mac Kinsey pourquoi les nappes phréatiques ne se recharge pas. Juste parce qu'il ne pleut pas assez ou bien parce que nos modes de culture font que l'eau s'en va et ne s'infiltre pas ? Réponse encore dans 6 ans ? Ca va être un peu long vu que des départements entiers vont se retrouver d'ici peu dans une pénurie d'eau potable qu'on ne rencontrait jusqu'à présent que de l'autre côté de la Méditerranée.
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