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Environnement
ZNT arthropodes et plantes non ciblées, les connaissez-vous ?

Si les ZNT aquatiques sont connues des vignerons, celles destinées à protéger les arthropodes ou la flore en bordure des vignes le sont nettement moins. Quand elles ne suscitent pas l’incompréhension.
Par Ingrid Proust Le 20 mars 2023
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ZNT arthropodes et plantes non ciblées, les connaissez-vous ?
Guillaume Morin vigneron à Cheverny se dit plus préoccupé par la toxicité des produits que par les ZNT environnementales. - crédit photo : Domaine du Vardet
«

 Des ZNT arthropodes et plantes non ciblées ? J'ignore de quoi il s’agit. Les ZNT aquatiques, je connais et cela me semble logique qu’on nous en impose, mais pour les autres, je ne suis pas au courant. » Interrogé par La Vigne sur les ZNT environnementales, ce vigneron du Tarn avoue son ignorance de l’existence pour certains produits, y compris de biocontrôle, de ZNT cherchant à protéger les arthropodes (coccinelles, typhlodromes, carabes, araignées...) ou les plantes en bordure des vignes, non visés par les traitements.

Et il est loin d’être le seul parmi les viticulteurs que nous avons contactés à admettre leur méconnaissance de ces ZNT environnementales. « Je n’ai pas de cours d’eau dans mes vignes. Je ne me suis donc jamais penché sur les ZNT aquatiques, ni d’ailleurs sur les ZNT arthropodes ou plantes non ciblées, confie un Ardéchois, pourtant engagé dans un réseau Dephy. Mais j’ai supprimé les produits CMR et j’ai des IFT très bas. »

Cela ne peut que décourager la plantation de haies

Des ZNT pour préserver les arthropodes dans les haies, arbres ou zones non cultivées jouxtant les vignes ? Une obligation qui stupéfait ce vigneron de Bourgueil : « Mais avec cette réglementation, on marche sur la tête ! Cela ne peut que décourager la plantation de haies. »

Ce viticulteur de l’Hérault, vice-président d’une coopérative, s’emporte également contre « des normes de plus en plus complexes. Même des agents de la DDT n’y comprennent pas grand-chose ! Des vignerons abandonnent le métier. D’autres ne respectent pas ces ZNT ou ont recours à des prestataires de services ».

Pour sa part, il assure faire la plupart du temps son maximum. « Je suis en HVE et j’essaie de tenir compte de ces ZNT. Mais c’est difficile de les respecter en cas de traitement d’urgence antimildiou avec un produit puissant et donc souvent plus impactant sur l’environnement. De plus, on s’y perd avec les cours d’eau à prendre en compte pour les ZNT aquatiques car ce ne sont pas les mêmes selon que l’on se base sur la carte IGN ou celle de Geoportail, plus restrictive pour les règles BCAE (bonnes conditions agricoles et environnementales) liées aux aides PAC. »

Nous respectons ces ZNT

Pour Francis Bonnet, viticulteur dans les Pyrénées-Orientales, et président de la coopérative des Vignerons des Côtes d’Agly, à Estagel, les ZNT environnementales ne semblent en revanche pas être un problème. « Je choisis les produits qui ont la ZNT eau la plus courte. Dans le cas des cuivres, cette distance est très différente d’un produit à l’autre. Pour certains viticulteurs, ces ZNT peuvent être un problème lorsqu’ils doivent traiter d’urgence face à une forte pression de mildiou ou d’oïdium, mais la gestion de ces maladies doit se faire en préventif. Nous avons supprimé les produits CMR et respectons ces ZNT. Nous sommes contrôlés par la Draaf sur ce point comme sur d’autres. »

Vigneron près de Cheverny (Loir-et-Cher), Guillaume Morin se dit plus préoccupé par la toxicité des produits que par les ZNT environnementales. « Je connais l'existence de ces ZNT, mais je n’ai pas de cours d’eau ni de haies dans mes vignes. J’ai un pulvé antidérive et fais peu de traitements. Je veille surtout à éviter les produits CMR. Je privilégie ma santé. Je fais ce que je peux. Si un produit a un bon classement toxicologique et écotoxicologique, tant mieux. Mais c’est compliqué car les conditions d’emploi changent tous les ans. »

Plus inquiet des ZNT riverains

Philippe Boucard, vigneron près de Bourgueil, est plus inquiet des ZNT riverains qu’environnementales. « Les ZNT riverains vont finir par écarter du métier beaucoup de producteurs, y compris des bios. Et de plus en plus de vins seront importés. »

Pierre-Adrien Pelletier, viticulteur à Saint-Georges-d’Oléron (Charente-Maritime), pointe le même problème. « Les ZNT eau, arthropodes, plantes non ciblées ne sont pas un de mes critères de choix de phytos car je ne suis pas concerné. Mais je le suis par des ZNT habitations. Je suis préoccupé par ces distances de sécurité qui se mettent en place à chaque réhomologation d’un produit. Mes vignes sont en zone touristique avec des voies pédestres ou cyclables. La question se pose même de savoir s’il faut respecter des zones sans traitement le long d’une simple route. Côté sécurité des riverains, mon pulvé à panneaux récupérateurs et à buses à injection d'air ainsi que mes grandes tournières font le job. »

 

Des zones à préserver

Quelques fongicides, comme Microthiol spécial liquide ou Consist, supportent une ZNT arthropodes de 5 mètres. Ils sont interdits d’emploi sur une bande de 5 m partant des « zones non cultivées adjacentes (ZNCA) » aux vignes. De même, « pour protéger les plantes non ciblées, [il faut] respecter une zone non traitée de 10 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente » lorsqu’on emploie Katana. Bien que ces ZNCA ne soient pas définies dans la réglementation française, « on peut les définir comme toute zone végétalisée situées à l’extérieur de la parcelle cultivée et contiguë à cette parcelle, à l’exclusion des autres parcelles cultivées, des voies de circulation, des zones constituant des mesures de gestion, des zones d’habitations. On y retrouve donc les bois, les taillis, les fossés, les mares et les bords de routes larges », indique le ministère de l’Agriculture. Ces ZNT ne peuvent pas être réduites et la réglementation ne prévoit pas de distance minimale. Pour savoir si un produit en supporte, il faut se référer à son étiquette.

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