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"Durable, désirable et décarboné" l’avenir des vins de Bordeaux par son maire
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Sortie de crise
"Durable, désirable et décarboné" l’avenir des vins de Bordeaux par son maire

Reconnaissant les difficultés actuelles du vignoble girondin, le premier édile bordelais, Pierre Hurmic, appelle la filière du vin de Bordeaux à suivre une stratégie environnementale ambitieuse.
Par Alexandre Abellan Le 08 février 2023
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Pierre Hurmic rappelle qu’à son élection en 2020 il a décrété l’état d’urgence climatique. - crédit photo : Alexandre Abellan
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eprenant la formule du neuropsychiatre Boris Cyrulnik définissant la résilience comme "naviguer avec art dans les torrents", Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, salue la ténacité du vignoble bordelais face à l’adversité ce 24 janvier, à l’occasion du treizième forum du développement durable des vins de Bordeaux, au Palais de Congrès (Bordeaux Lac). « Fruit d’une civilisation et d’une culture spécifiques à notre région, la filière viticole bordelaise aurait depuis longtemps disparu si elle n’avait pas sur se montrer résiliente » pointe l’élu écologiste à la tribune, ajoutant qu‘« elle s’est toujours réinventée au gré des difficultés climatiques, sanitaires, économiques, commerciales et réglementaires. Aujourd’hui, le torrent est particulièrement tumultueux. La crise économique et les chocs commerciaux que vous affrontez se combinent avec un dérèglement climatique de plus en plus impactant, percutant. »

Alors que le mal-être vigneron est criant à Bordeaux, « vous avez besoin de soutien et de solidarité » déclare Pierre Hurmic, qui affirme « la grande attention et la solidarité de la ville de Bordeaux » (passant par un vœu de soutien voté par le conseil municipal, voir encadré). Tissant un parallèle entre commune et vignoble de Bordeaux, l’élu souligne : « nous sommes tous face à une même réalité : le monde change, et nous amène à questionner nos pratiques, à revoir nos modèles économiques, sociaux, ruraux comme urbains. » Défendant une stratégie en trois dimensions de sa ville, Pierre Hurmic applique au vin cette vision 3D : durable, désirable, décarbonée.

Trois dimensions

« Une viticulture durable : votre défi c’est de pérenniser plus qu’une filière, un produit culturel et civilisationnel. Aujourd’hui le changement climatique le met à l’épreuve : il faut le sauvegarder » indique le maire. « Un vin désirable, c’est une évidence. Les goûts des jeunes générations, leurs exigences gustatives se doublent d’exigences environnementales. Ces nouveaux consommateurs nous demandent des comptes : comment ce vin a-t-il été produit, fabriqué, sur quelles terres, comment a-t-il été nourri, amendé, traité… Répondons à ces questions sans peur, racontons leur l’histoire d’une viticulture bordelaise responsable et soucieuse du devenir de son terroir, de ses enfants et de la planète qui l’héberge » détaille Pierre Hurmic. Enfin, « des pratiques culturales pour une viticulture décarbonée : voilà un impératif que nous pouvons respecter » conclut le maire, qui souhaite au vignoble de tenir le cap pour poursuivre son « histoire commune qui rejoint celle de Bordeaux ».

 

 

Le vœu de soutien à la filière du Conseil municipal de Bordeaux (voté le 13 décembre dernier)

« Considérant les places respectives occupées par le vin à Bordeaux, et celle de Bordeaux au sein de la filière viti-vinicole en France, et dans le monde ;

Considérant la renommée que la Ville de Bordeaux doit à son terroir viticole, à la richesse de ses appellations, à l’engagement de ses viticulteurs pour produire un vin aux qualités œnologiques mondialement reconnues ;

Considérant l’apport du vin et des eaux de vie à la culture et à l’économie françaises ;

Considérant la grave crise que traverse le vignoble bordelais, due notamment à la surproduction de vin dans notre région au regard de l’évolution de la demande (baisse de la consommation de vin et transformation des habitudes de consommation), mais aussi à un contexte de production et de vente rendu plus difficile depuis quelques années (conséquences de la pandémie, politique commerciale des Etats-Unis…) ;

Considérant l’engagement de la filière dans l’évolution de ses pratiques (développement des engagements RSE, de la production de vins bios - premier département en surface de vignes bios de France) et dans la valorisation de la transformation de son offre (adaptation des vins aux attentes des consommateurs, diversification des productions, engagement dans l’innovation, …) ;

Considérant que toute évolution de la filière devra assurer le respect des réglementations en vigueur, à savoir l’Objectif national de zéro artificialisation nette et la Stratégie nationale biodiversité 2030 tout en favorisant la diversification des cultures et l’agroécologie dans le devenir des parcelles ;

Considérant la profonde inquiétude, unanimement ressentie dans la filière comme en témoigne la manifestation du 6 décembre dernier à Bordeaux ;

En conséquence, les élu(e)s du Conseil Municipal de Bordeaux adressent leur entier soutien à la filière viti-vinicole bordelaise et demandent au CIVB, au Département de la Gironde, à la Région Nouvelle-Aquitaine, à l’État et à l’Union Européenne, chacun dans les compétences qui leur sont propres, de :

· Faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la catastrophe économique qui s’amplifie de jour en jour dans le terroir Bordelais ;

· Mettre en place, aussi rapidement que possible, un mécanisme simple et efficace d’arrachage primé volontaire correspondant à une surface comprise entre 10 000 et 15 000 hectares. En privilégiant les viticulteurs qui veulent partir à la retraite, qui ne trouvent pas de repreneur et ne sont plus en mesure d’entretenir leur vigne faute de débouchés et le foncier qui pourra être libéré pour soutenir les enjeux de souveraineté alimentaire de notre territoire. »

 

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Tous les commentaires (12)
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Valérie Murat Le 14 février 2023 à 11:02:53
Gardez vos excuses Monsieur, je ne suis pas blessée et je n'en ai que faire. Je tiens même à vous remercier une seconde fois pour avoir écrit et donc laissé une trace de tels propos incarnant parfaitement une masculinité toxique fréquente dans le monde viticole et tant d'autres. Si votre commentaire n'a pas été retiré par les modérateurs, c'est tout simplement que ce sont des hommes, comme vous ; non concernés par le sexisme au quotidien et qui peinent à en prendre en conscience, à le reconnaitre et le dénoncer. Exercice difficile puisqu'il est obligatoire pour cela de prendre conscience de ses privilèges d'homme. Chaque fois qu'une femme s'engage et quelque soit la cause qu'elle défend, elle est toujours ramenée à son genre, son sexe, ses humeurs. Exactement comme vous l'avez fait notamment avec "l?ébullition" que vous avez imaginé en moi, ou comme l'ont fait des journalistes qui m'ont qualifiée nombre de fois de "passionarias", ou encore des professionnels de la viticulture qui m'ont nommée injurieusement de "khmer verte" ...Avez-vous noté qu'il n'y a jamais de "passionnarios" ? Avez-vous noté que les hommes qui s'engagent ne sont jamais renvoyé à leur genre pour discréditer leur discours ? Remettez-vous en question sur le sexisme, vous rendrez service aux femmes de votre entourage privé et professionnel et vous éviterez ainsi de présenter des excuses qui ne servent strictement à rien, si ce n'est tenter de vous laver l'âme.
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Albert Le 14 février 2023 à 10:20:07
Pour Valérie Murat : je suis capable de m'excuser. Si je vous ai blessée, je le regrette. Sincèrement.
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Valérie Murat Le 14 février 2023 à 09:11:12
la suite : que je milite dans un milieu particulièrement masculin et sexiste à de nombreux endroits, et pour autant cela ne m'empêche toujours pas de militer pour la protection de la santé de ces mêmes vignerons, même quand leurs comportements sont aussi petits que le votre. Le votre laisse d'ailleurs présager de quoi vous êtes capable dans la vie...
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Valérie Murat Le 14 février 2023 à 09:03:01
@Albert, grand courageux anonyme, "Monsieur en même temps" : dans ce cas, il aurait fallu l'écrire comme vous venez de la faire, maintenant c'est trop tard. Vous m'avez d'abord suggéré, de "laisser ma cape verte", de "vraiment parler aux gens", vous avez indiqué que l'on met sentirait en "ébullition", que je serais "en guerre" que ce serait "contre-productif", vous avez ensuite avoué "ne pas avoir lu l?entièreté de mon commentaire", vous avez qualifié ma façon de parler de "bien chiante" et m'avez "'invitée à reconsidérer mes propos". Donc, sans lire mon commentaire en entier vous vous êtes permis de porter plusieurs jugements injurieux sur ma façon de m'exprimer, de militer et même mon état intérieur. Tout cela est sexiste, ce que vous avez écrit à propos de moi, vous ne l'auriez pas fait s'il c'était agit d'une homme. Si vous aviez eu ne serait-ce qu'une pincée de respect à mon égard, vous auriez pensé tout cela et l'auriez gardé pour vous. Mais vous avez eu un besoin irrépressible de l'écrire et de me le faire savoir justement pour que cela me touche, me blesse ou me déstabilise. Mon pauvre Albert, tout petit albert, qui s'est imaginé tout cela les pieds bien au chaud dans ses pantoufles, confortablement assis et caché derrière son anonymat, ça fait plus de 10
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Albert Le 13 février 2023 à 18:26:01
Si le modérateur supprime mon commentaire, je suis Ok. Mon intention n'était pas de blesser Valérie Murat (rien de sexiste dans mon commentaire .. je viens de le relire .. je ne fonctionne pas comme ça dans la vie). J'accepte volontiers de laisser Valérie Murat mener ses combats comme elle l'entend, avec un discours dont la forme ne me convient pas. Ça, je peux le dire et j'espère qu'elle peut le comprendre.
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Valérie Murat Le 13 février 2023 à 10:11:52
@Cher Albert, je vous remercie sincèrement pour votre commentaire, je n'en attendais pas tant ! Vous incarnez parfaitement, les vignerons "aujourd'hui la chimie et demain la chimio" que je dérange en ajoutant un recueil de propos dénigrants et sexistes qui n'honorent pas votre sexe et que le modérateur aurait bien fait de ne pas publier.
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lepaleocapridé Le 13 février 2023 à 10:07:33
Pourrions nous rester sur du fond?Je suis toujours étonné de la manière dont il est coupé court à certains débats par des considérations ad hominem. Et.. la cape verte avait été précédée des Kmers verts dans la bouche de Monsieur Farges le 7 juillet 2015. Le lecteur extérieur a plutôt l'impression que l'agressivité sinon la diffamation pourraient se situer de l"autre côté. Le fond, uniquement le fond si possible??
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Valérie Murat Le 13 février 2023 à 08:50:49
@Cher Albert, je vous remercie sincèrement pour votre commentaire, je n'en attendais pas tant ! Vous incarnez parfaitement, les vignerons "aujourd'hui la chimie et demain la chimio" que je dérange en ajoutant un recueil de propos dénigrants et sexistes qui n'honorent pas votre sexe et que le modérateur aurait bien fait de ne pas publier.
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Albert Le 10 février 2023 à 20:57:12
Puis-je suggérer à Valérie Murat de délaisser sa cape verte et de tenter de vraiment "parler" aux gens, tout simplement. On la sent tellement en ébullition, partie au combat, en mode guerrier, que ça en devient, à mon avis, plutôt contre.productif .. Ah ! .. encore elle ! .. Et perso, je n'ai pas lu l'entièreté de son commentaire, c'est .. oserais-je l'écrire .. si, je l'écris .. elle a une façon d'exprimer son credo vraiment, mais alors vraiment bien chiante. Ça dessert le propos. Attention, je ne suis pas son ennemi mais je l'invite à reconsidérer son mode d'expression tant la forme est essentielle pour qui veut être "entendu.e". Enfin, c'est ce que je crois. Sans rancune.
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Valerie Murat Le 09 février 2023 à 09:13:04
Toujours du bon côté du manche Hurmic. On n a jamais entendu l actuel maire de Bordeaux sur les ouvrier.e.s viticoles malades qui crèvent à cause des pesticides de synthèse qu iels respirent en s echinant dans les vignes. Rien non plus sur l air de Bordeaux chargé en pesticides de synthèse dangereux pour la santé tous les ans d avril à septembre pour produire la majorité des vins de Bordeaux. Rien non plus de sa part, sur les clusters de cancer pediatriques non loin d ici. Rien non plus sur le procès-baillon sur sa commune contre une lanceuse d'alerte et une petite association. Pourtant, son équipe de campagne s intitulait "Bordeaux respire" et il se faisait fort et se gargarisait meme d "être toujours du côté des lanceurs d alerte". Il n y a pas de maire ecolo à Bordeaux, ni de gauche.
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lepaleocapridé Le 09 février 2023 à 01:42:11
Cette réflexion doit en entrainer d'autres. Pourquoi le CIVB a abandonné son rôle légal de régulateur dès les années 1980? Pourquoi Bordeaux cumule -t-il les spécificités? On n'a jamais vu ailleurs en France des constitutions de partie civile pour un euro, ce qui est une marque de mépris pour les cotisants CVO, pourquoi les décisions de justice ne sont pas appliquées (mesures de publication..) pourquoi encore ce matin peut on acheter en grande surface des marques condamnées, pourquoi celles ci sont soutenues par le civb, pourquoi n'y a t il pas debilan écologique prévu , que pense la cour des comptes? vaste programme..
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Dominique Le 08 février 2023 à 09:30:04
Voilà un discours qui caresse bien les oligarques viticoles bordelais dans le sens du poil. Ils ont dû se pâmer d?entendre le maire, présumé écologiste, éviter de pointer leur responsabilité dans la situation actuelle. Et dire que son élection avait suscité la folle crainte du débarquement de hordes de Khmers verts à Bordeaux centre et au Féret ! Posons nous une seule question simple : qu?aurait dit de différent Alain Juppé ? Mystère. La rédaction pourrait peut-être interroger l?ex  à ce sujet ? Il a échappé au nouveau maire de Bordeaux que l?interprofession viticole la plus riche de France n?a rien vu venir, rien écouté, rien anticipé. Elle a fait semblant de ne pas voir la décapitalisation dans le vignoble depuis plus de 10 ans. Le simple constat de la pyramide des âges des viticulteurs aurait poussé à la réflexion n?importe quel responsable d?entreprise de premier niveau. Les positions anti agriculture biologique du CIVB jusqu?à très récemment, ont contribué à une image catastrophique? ET DURABLE là aussi. La stratégie de confrontation avec les organisations environnementales, en lieu et place d?un dialogue (même difficile ), n?a pas non plus arraché un mot à M. Hurmic, ni à son conseil municipal. Et comme il ne faut surtout pas fâcher qui que ce soit, on parle de l?arrachage d?une « surface comprise entre 10000 et 15000 hectares ». 10000 c?est le chiffrage du CIVB, 15000 c?est celui du collectif des viticulteurs. Donc, on coupe courageusement la poire en deux, comme si ces chiffres n?étaient pas discutables. L?important c?est d?être en tête du consensus mou et d?enfiler les v?ux pieux. Une ré-élection vaut bien ce genre de messe.
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