epuis qu’elle a cédé son activité de production d’énergies renouvelables au groupe Engie et à la CNR en 2019, la société Vol-V s’est transformée en accélérateur de la transition énergétique et écologique.
Avec son programme d’investissement de 150 millions €, elle espère faire changer d’échelle des sociétés françaises non cotées dans les domaines de l’hydrogène, de l’agriculture durable, de la sobriété et du bâtiment bas carbone.
8 millions € viennent de partir dans la start-up montpelliéraine Mycéa, qui développe des biostimulants de terroir à base de champignons. Avec Mycoterroir, elle souhaite proposer aux vignerons de remplacer les apports d’engrais chimiques par des inoculations de champignons mycorhiziens adaptés à leurs parcelles de vigne.
« Nous avons initié le projet en 2019, en commençant par caractériser des souches dans différents sols du Languedoc-Roussillon, puis à Bordeaux, en Bourgogne, en Champagne, dans les Côtes du Rhône et en Camargue » rappelle Dominique Barry-Etienne, présidente de la start-up.
Etant adaptés aux conditions locales de sol, de climat et de culture, les champignons doivent se maintiennent durablement dans le sol et permettre aux plantes de mieux puiser y l’eau et les nutriments. Son équipe le vérifie depuis 2020, en inoculant des communautés locales de champignons endomycorhiziens dans plusieurs vignobles.
« Nous l’avons par exemple fait sur 0,2 ha de carignan dans l’Hérault, où nous continuons à mesurer le taux de mycorhization et le rendement. Après le printemps et l’été secs 2022, nous avons constaté beaucoup plus de vigueur sur les ceps mycorhizés que sur les témoins, et, au moment des vendanges, un poids total moyen de baies par cep en moyenne deux fois supérieur, comme en 2021 ».
En plus de nourrir la vigne, Mycea cherche à découvrir quels sont les champignons qui améliorent le plus la structure du sol, ceux qui protègent la vigne de la salinité, l’aident à résister à la chaleur, ou encore ceux qui captent les métaux lourds.
La start-up travaille aussi sur de nouvelles molécules de biocontrôle. « Nous cherchons à extraire les principes actifs intéressants des champignons pour aider cultures à lutter contre différents pathogènes, dont le mildiou de la vigne » reprend Dominique Barry-Etienne. L’investissement de Vol-V devrait accélérer leur arrivée sur le marché.