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Le bio en vrac

Par Alexandre Abellan Le 16 décembre 2022
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Le bio en vrac
C

ochon qui s’en dédit. Une grogne carabinée commence à monter dans le vignoble bio : des négociants réduisent ou annulent des contrats, parfois conséquents, d’achat de vins bio en vrac auprès de caves coopératives et particulières du Languedoc, du Rhône, de Bordeaux... Un début de retournement de marché qui était prévisible pour les oiseaux de mauvais augure, soulignant l’explosion des conversions, et donc de l’offre, par rapport à une demande ne suivant pas cette dynamique, et ralentissant même avec les enjeux de pouvoirs d’achat. Pour les chantres d’un développement durable de la filière viticole, on tempère une crise certes annoncée, mais qui serait conjoncturelle et non structurelle. On se rassure en rappelant que la vente directe est au cœur des commercialisations du bio, on s’échauffe en regrettant que les interprofessions ne participent pas à la valorisation du vignoble bio, mais on craint surtout de subir une douche glacée alors que les investissements sont conséquents pour réussir la transition vers la viticulture biologique.

En bout de rang, on entend déjà parler de lots de bio qui vont être déclassés pour être écoulés au plus vite (si le marché est baissier, autant ne pas attendre demain…), de contrats signés en bio avec des prix s’approchant dangereusement du conventionnel (même si les tendances et demandes sont différentes entre les vins blancs, plus porteurs, et les vins rouges, toujours dans le dur). Si la tendance se confirme, la question sera de savoir si dans les prochains mois la crise des vins bio sera plus importante que celle qui touche déjà des pans du vignoble conventionnel. Car avec l’augmentation des coûts de production, l’effet ciseau sur la rentabilité des exploitations sera encore plus forts en bio (entre la flambée du fioul et le nombre de passage en tracteurs, et l’augmentation des salaires, alors que ces vignobles demandent plus de main d’œuvre).

Entre dévalorisation du bio et convergence vers le prix du conventionnel, la filière pourrait perdre un repère rassurant. Avec la remise en cause d’une boussole de son verdissement. C’est un constat qui semble aujourd’hui indépassable : vendre du vin en bio ne suffit plus. L’AB n’a plus le monopole des labels verts, même s’il s'agit de loin de la certification la plus connue des consommateurs. Alors que les prochains mois s’annoncent difficiles pour la certification Haute Valeur Environnementale (HVE, avec un risque non négligeable de cessation de labellisation), le bio est poussé à se remettre en question. L’allégement du bilan carbone, l’écoconception des emballages, la protection de la vie du sol sont des sujets ayant pris de l’importance pour toute la filière, et sont aussi des enjeux à intégrer pour le bio. Si les vignerons peuvent toujours plus, il faut évidemment que les acheteurs et les consommateurs en acceptent le prix. Si l’avenir du bio se construira pour certains entre mieux-disance des engagements environnementaux et moins-disance des prix, il n’y a qu’une certitude pour le futur immédiat de la filière des vins AB : elle rentre dans une zone de turbulence et il y a urgence à ce que tous jouent la solidarité pour en préserver la valeur ajoutée.

 

 

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Tous les commentaires (7)
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VIGMIC Le 22 décembre 2022 à 09:16:41
une agriculture qui produit moins, alors que la population mondiale augmente. Une agriculture qui produit plus cher, alors que le pouvoir d'achat diminue. Une agriculture qui produit plus carbonée, alors qu il y a le réchauffement climatique. Le bio, nécessite plus de travail du sol et plus de traitement, notamment les années de mildiou. Cette agriculture nous conduit droit dans le mur.
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J.Henry DAVENCE Le 18 décembre 2022 à 21:01:18
La problématique énoncée ici n'est pas celle spécifique du bio mais celle du vrac. Tous ces vignerons qui se sont lancés vers ce mirage de réussite économique ou commerciale sans se préoccuper des marchés. Comme d'habitude les négociants quand les marchés se contractent n'achètent plus ou beaucoup moins cher. Rien de vraiment neuf ou surprenant, juste la dure loi des marchés
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Régley serge Le 17 décembre 2022 à 21:07:10
Il est toujours très dangereux de prendre des virages économiques et agronomiques à 180 degrés. Dans la pépinière viticole, la greffe herbacée devait supplanter la pépinière traditionnelle: patatraque, ceux qui ce sont lancé à grand frais dans cette noble cause ont bu la lie de leur foi. Et que dire de la technique révolutionnaire des greffés mis en terre en pochettes cartonnées de 25 qui devait révolutionner la mise en pépinière? elle a fait long feu aussi. Ces virages à 180 degrés ont fait des victimes.. D?aucuns voient la viticulture de demain par le spectre de l?année 2022, atypique, et veulent tout révolutionner sur cette base. ?on en reparlera!.. Le bio, capable de frapper sublimement l?imaginaire et l?engouement, porte en lui des risques agronomiques et économiques tellement évidents que ceux qui s?y lancent « à corps perdu » peuvent s?attendre par faits d?adversités et d?irréalisme de tous ordres à des revers cuisants. La « foi » ça marche bien pour le mental, avec cette « foi » la, on abat des montagnes, mais « la foi » en un Dieu de la nature qui subviendrait aux périls qui s?attaquent à nos raisins et nos plants, ça peut toujours se prêcher, mais il faut trouver les croyants et les convertis qui s?attachent envers et contre tout durablement à ces produits ?
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julian louis Le 17 décembre 2022 à 10:26:53
les bio convaincus s'accrocheront comme j'ai pu le faire il y a plus de 40 ans quand nos vins étaient plutôt montrés de doigts à cause de goûts différents ,voire très proches de ce que certains reprochent aux vins dits "nature" .et qui eux se vendent bien et chers . J'ai galéré à trouver mon marché , mes fils en profitent maintenant . Ceux qui viennent au bio par opportunisme , le quittent aux premières difficultés et alimentent cette courbe de croissance en montagne russe . Qui fait le marché du vrac en bio ?: vous avez l'historique Peter Riegel en Allemagne (qui ne doit pas se faire jeune) et Gérard Bertrand en France ... La situation actuelle qui pousse les ménages à surveiller les achats, fait chuter la consommation de curiosité ou de mode vers le bio et dès que l'offre dépasse la demande on sait ce qu'il advient des prix à la production .(essayez de joindre Gérard Bertrand au tel en ce moment...) Il y a une chose dont il faut être convaincu c'est que cela ne sera plus un avantage de faire du bio mais un inconvénient de ne pas le faire. Autre chose aussi : ne pas entamer une conversion vers le bio si vous êtes en difficulté économique.
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Dado Le 16 décembre 2022 à 20:28:54
Les écarts de prix ce rejoignent c'est les dirigeants qui poussent à cette issue, car un vigneron bio et un vigneron conventionnel ne lutte pas avec les mêmes armes aux niveaux intrants et les bilans carbone sont vraiment a comparés. Le Bio est certifiée, contrôlée et demande vraiment une sensibilité l'environnement. Les enjeux climatique ne se réglerons pas avec le HVE.
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Vigneron Le 16 décembre 2022 à 14:39:09
Il y avait peut-être plus d'écart il y a un temps entre les agriculteurs Bio et les agriculteurs en conventionnel. Avec les enjeux climatiques, les pesticides pointés du doigt, il y a peut être moins d'écart aujourd'hui entre un agriculteur conventionnel qui voit ses produits de traitement réduits et ses rendements diminués aussi car les maladies ne sont pas toutes éradiquées et on ne peut rien faire contre les aléas climatiques. Par ailleurs, les produits Bios étaient rares sur le marché, alors qu'ils sont maintenant partout et viennent des 4 coins du monde, avec moins d'exigence que la législation française. Par ailleurs, la liste des produits autorisés en agriculture bio est longue, et le label ne s'est pas durci pour autant. Le consommateur ne s'y retrouve peut être plus.
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Centaures Le 16 décembre 2022 à 14:34:32
À vouloir passer du marché de niche à celui du mainstream voilà à quoi l'on s'expose quand en plus les institutions professionnelles et le gouvernement organisent la pagaille sur les labels pour faire plaisir aux conventionnels. J'ai écrit tout cela en ...2010. Être " clinique" dans ses observations et analyses n'est pas être une Cassandre.
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