es "Bons diagnostics carbone" ont démarré en début d’année en viticulture. La Chambre d’Agriculture de Gironde en a réalisé 12 en se basant sur le millésime 2021.
En charge du dossier, Léna Plusquellec a pu se rendre dans des exploitations de 8 à 250 hectares. Son constat ? « Si on ne prend pas en compte les bouteilles, 92 % des Gaz à Effet de Serre (GES) émis lors de la production de vin proviennent de la vigne » explique-t-elle à l’occasion d’une conférence sur le salon Vinitech.
Le fioul compte pour les trois quarts, suivi par le gazole routier (16 %), l’électricité (9,5 %) et les engrais azotés (1%). « La fertilisation ne pèse a priori pas lourd dans la balance, mais elle émet du protoxyde d’azote, 265 fois plus réchauffant que le CO2 » pose la conseillère environnement.
Léna Plusquellec explique à l’auditoire que 36 % des émissions de GES du poste « fioul » sont le fait du travail de la vigne, avec le prétaillage ou l’épamprage. Suivent les traitements phytos (22 %), le chantier de récolte (22 %), et l’entretien du sol à l’aide, par exemple, d’interceps (20%).
S’ils ont peu de liberté sur la partie phyto ou pendant les vendanges, les viticulteurs peuvent améliorer leur bilan carbone en combinant les outils. « On peut par exemple facilement imaginer un seul passage pour le rognage et la tonte des couverts. A elle seule, la combinaison d’outils permet 40 % d’économies de fioul » illustre Léna Plusquellec.


La conseillère a également calculé le stockage de carbone. « En moyenne, les exploitations ont stocké 29 kg éq. CO2/hl, l’équivalent de 133 km en voiture, et 758 kg éq. CO2/an/ha, soit 3 484 km, l’équivalent de trois allers-retours entre Bordeaux et Paris » dévoile-t-elle.
En 2021, les 12 exploitations ont globalement compensé 74 % de leurs émissions de gaz à effet de serre. « Celles qui avaient le plus d’infrastructures agroécologiques, telles que des haies ou de grandes surfaces couvertes d’herbe sont même arrivées à 100 % » poursuit Léna Plusquellec.
Pour améliorer leur empreinte environnementale, les viticulteurs peuvent réduire leur utilisation d’engrais minéraux, couvrir le cavaillon en plus de l’interrang, adopter l’éco-conduite, passer leurs tracteurs et pulvérisateurs au banc d’essai.