Qu’importe la température, le stade phénologique de la vigne ou le contexte pédologique de la parcelle, 25 % d’humidité relative en plus c’est 50 % de dégâts de gel et de bourgeons grillés supplémentaires » pose sans hésiter Guillaume Delanoue, ingénieur de recherche à Amboise pour l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), à l'occasion d'une conférence organisée sur le salon Vinitech sur les aléas climatiques.
« Nous l’observons de façon récurrente depuis 2016 et cela tombe mal car généralement, en avril, lors des épisodes gélifs, les viticulteurs ont recommencé à travailler leurs sols pour entretenir le cavaillon en alternative au désherbage chimique » regrette-t-il.
S’appuyant sur des relevés de plusieurs capteurs posés dans des vignes à Chinon et à Quincy, Guillaume Delanoue montre qu’aux heures les plus froides, l’humidité relative au niveau des bourgeons dans les parcelles travaillées mécaniquement est plus de 30 % supérieure à celle des parcelles non travaillées. Et cela pendant au moins deux jours.
« Nous sommes à 98 % contre 65 % au lendemain du passage des outils et encore à 88 % contre 58 % le surlendemain » détaille-t-il à l’assemblée.
« Ces données varient en fonction du type de sol et de la pluviométrie du début de l’année et en particulier des quinze derniers jours mais l’hygrométrie peut faire toute la différence sur un épisode de gel un peu timide » insiste-t-il, avant d’expliquer que huit jours à plus de 15°C sont nécessaires pour que la parcelle travaillée mécaniquement retrouve l’hygrométrie de la parcelle témoin.
« Il faut même 20 jours de sec quand les précipitations ont été supérieures à 20 mm lors des 20 jours précédant le travail du sol ».