Ça s’équilibre

Le Muscadet a produit les vins qu’il sait vendre

a vendange rentrée, on commence à affiner le volume de Muscadet récolté ce millésime 2022. Les prévisions tablent sur une récolte de l’ordre de 245 à 250 000 hectolitres, quelque peu amputée par la sécheresse, mais aussi quelques morsures hétérogènes du gel début avril. “Je m’attendais à récolter 50 hl/ha mais en fait, je ne suis qu’à 40”¸ confie ce vigneron du Landreau. “Dans mon secteur, on n’a eu que 10 mm d’eau avant la récolte qu’on a lancée le 27 août”. A mi-chemin entre la pénurie de 2021 et son gel meurtrier (135 000 hl) et la généreuse 2020 (370 000 hl), ce volume attendu est légèrement inférieur au volume de commercialisation du Muscadet. Les stocks sont faibles avec une demi-récolte rentrée en 2021.

Côté commerce, les premières données fournies par Interloire font état d’une légère hausse en moyenne des cours de moût en Muscadet Sèvre et Maine sur lie, la plus grosse appellation du vignoble nantais en volume. A fin septembre, le moût s’est échangé 171,50 €/hl, enregistrant une hausse de 3 %, par rapport à la vendange 2021, mais avec une majorité de volume contractualisée entre 150 et 170 €/hl. Quelques contrats entre 180 et 190 €/hl et même quelques-uns – en bio notamment – font grimper le cours moyen. “J’ai vendu 250 hl de moût dans cette appellation à 160 €/hl”, indique ce même producteur, qui commercialise via un contrat pluriannuel. “Ça a un peu baissé par rapport à l’année dernière”.

Mise en réserve

Rappelons que pour tenter de réguler au mieux les sorties, producteurs et négociants se sont mis d’accord pour mettre en œuvre une réserve sur les appellations dites “sous-régionales sur lie” (Muscadet Sèvre et Maine, Muscadet Coteaux de la Loire et Muscadet Côtes de Grandlieu). Seuls 35 hl/ha pourront être mis en vente à compter de mars 2023 ; le reste sera libéré selon les besoins des marchés, au plus tard en décembre. Avec l’objectif de raffermir les cours en vin fini.

Concernant, le Muscadet AOC, le générique, deuxième appellation en volume, les cours de moût sont en baisse par rapport à la récolte précédente : 116 €/hl en moût (- 20 %), mais supérieurs à ceux de 2020, qui n’affichaient que 77 €. Là aussi, l’éventail des prix est large : de 90 à 150 €, mais l’essentiel est concentré dans la fourchette 100 à 130 €.