Nous avons saisi l’opportunité de garder Sébastien Nicolas, qui termine actuellement sa thèse sur la plasticité des cépages de Bourgogne et de Champagne, pour lancer notre projet de zonage climatique en milieu viticole, en commençant, à la demande de leurs syndicats, par les appellations Chambolle-Musigny et Morey Saint-Denis » rapporte Marc Ouvrié, gérant de la société Vineis Projets.
Jusqu’à la fin de l’année 2024, grâce au soutien financier de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre du plan de relance, le jeune doctorant, le consultant, et Benjamin Bois, enseignant-chercheur à l’IUVV au sein du Centre de Recherche en Climatologie (CRC) vont construire une méthodologie permettant d’établir des cartes de potentialités et risques climatiques sur les différents terroirs des appellations.
« On observe de larges écarts climatiques, à l’échelle d’une petite appellation, voire d’une exploitation, en fonction des vents, de l’altitude, ou de la topographie » assure Marc Ouvrié, dont l’objectif final est de pouvoir donner des préconisations aux vignerons sur la sensibilité de leur domaine au gel, à la sécheresse, aux fortes chaleurs, ou aux maladies, telles que le mildiou ou l’oïdium.
Pour cela, les partenaires vont placer une centaine de capteurs (température, pluviométrie, hygrométrie, vitesse et orientation du vent…) dans tout le vignoble pendant deux millésimes.
« Nous allons acquérir de la donnée pendant au moins deux millésimes. Pour la relever tous les deux à trois mois afin de rapidement sortir des cartes. Et aider les professionnels à mieux lutter contre le gel de printemps. En plaçant par exemple les tours et autres dispositifs de protection aux endroits stratégiques, en prenant en compte la précocité des cépages plantés, ou à bien cibler les traitements pour réduire les interventions mécanisées et l’épandage de pesticides ».
D’autres vignobles ou domaines pourront par la suite profiter de ses travaux.