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esponsable du Mas Numérique au domaine du Chapitre (à Villeneuve-Lès-Maguelone, Hérault), Thomas Crestey est en pleine prospection. « Je présente notre projet pour 2023-2025 aux entreprises de services numériques et à leurs clients potentiels, tels que les caves coopératives ».
Toujours porté par l’Institut Agro et du mécénat, le troisième cycle du Mas numérique continuera à faire office de vitrine d’un domaine en production et à partager ses retours d’expérience à l’ensemble de la filière vin. « Cette vitrine est notre pilier et permet en deux heures de temps de donner un aperçu de l’utilisation des outils numériques à la vigne comme à la cave ».
S’il ne veut pas faire rater de virage à la filière, Thomas Crestey reste pragmatique. « Il faut éviter l’euphorie. On se représente le numérique comme quelque chose de magique et de facile à déployer alors que les solutions peuvent mettre du temps à s’industrialiser. On le voit par exemple sur les drones ou la robotique » illustre-t-il.
En contextualisant l’utilisation des solutions sur le marché ou en cours de développement, ses équipes pourront définir les mettre de nouvelles compétences à mettre au programme des formations des étudiants.
A partir de l’année prochaine, comité technique et comité filière seront réunis pour favoriser les échanges entre les développeurs et les utilisateurs finaux. « Pellenc, Vivelys, nos partenaires historiques, Smag, Bayer, l’ICV, l’IFV… et tous ceux qui voudront nous mettre à disposition leurs solutions bénéficieront du retour d’entreprises telles que les Grands Chais de France, Gérard Bertrand, Hennessy, Euralis… et toutes celles qui nous contacteront d’ici novembre pour prendre part à l’aventure, en échange d’un ticket variant de 1 000 à 5 000 € par an en fonction de leur taille ». En plus d’une à deux réunions plénières par an, les partenaires pourront intégrer différents groupes de travail.
Thomas Crestey veut faire du Mas numérique un lieu d’incubation pour les sociétés souhaitant innover. « L’idée est de rapidement leur mettre le pied à l’étrier en leur présentant un panorama des acteurs déjà installés et des besoins des exploitations ». Le Mas numérique s’engage par ailleurs à faire un rapport d’étonnement à chaque entreprise sur l’interopérabilité, l’utilisation, ou la facilité de prise en main de ses solutions par les vignerons.
Également au programme de la V3 du Mas, un focus sur la gestion du désherbage. « Nous sommes actuellement en discussion avec Pellenc, Topcon, Aptimiz et Samsys » dévoile le responsable, qui souhaite en plus travailler sur l’évaluation de la qualité et des rendements avec des partenaires tels que Permagro ou Scanopy.
Autre nouveauté : le lancement d’un site d’évaluation mutualisé. « Au-delà des fiches commerciales, il y a un vrai besoin de production de connaissances sur les caractéristiques techniques des solutions » explique Thomas Crestey, qui compte dans un premier temps comparer les solutions de caractérisations des pieds manquants par capteur embarqué, piéton, satellite, drone, ou avion, en évaluant coût, débit par hectare, précision, ou encore délai de livraison des cartes.
« Nous le ferons gratuitement à la demande des entreprises proposant la prestation en échange de la possibilité de partager nos données à la filière. Le but n’est pas de les mettre en compétition mais de pouvoir orienter les caves vers la solution qui leur est plus adaptée. Sur les manquants, elles n’auront par exemple pas les mêmes exigences si elles doivent complanter, avec un fort besoin de précision, ou simplement si elles souhaitent évaluer la valeur foncière de leur vignoble ou prioriser leurs arrachages ».
Le Mas numérique se donne en plus comme objectif de devenir un site pilote pour le développement et partage du high-low tech, l’auto-construction d’équipements électroniques par les vignerons. « Nous concevons plusieurs prototypes, comme le système « coup de pouce » permettant d’allumer ou d’éteindre sa pompe d’irrigation par SMS, en envoyant 0 ou 1 » indique Thomas Crestey.
Une fois présentés en comités techniques, améliorés, et validés, le Mas mettra en ligne des tutoriels de montage avec les listes des composants et des vidéos faciles à suivre.
