e 28 juin, des dizaines de viticulteurs ont pris place dans les confortables fauteuils du nouvel auditorium Bach & Bacchus du domaine du Bosc, à Montady, dans l’Hérault.
Sitôt installés, sitôt secoués. « Je suis là pour vous convaincre de couvrir vos sols et le faire au plus vite, ça chauffe ! » leur a lancé François Dargelos, responsable viticulture chez Biosphères.
« Passer de ne serait-ce que de 1 à 2 % de matière organique permet de retenir 3 fois plus d’eau » a-t-il enchaîné, avant d’apprendre aux auditeurs qu’un sol fonctionne de manière optimale lorsque son ratio « matière organique / argile » atteint 20. « Nous en sommes loin, la moyenne est de 1,2 % de MO ».
Deuxième coup de semonce. « Nos sols renferment 10 bactéries pour 1 champignon, alors qu’ils ont besoin de 5 champignons pour 1 bactérie ».
Fondateur d’Aspexit et créateur d’un annuaire des outils numériques disponibles en agriculture, Corentin Leroux a un peu plus bousculé les viticulteurs en leur rappelant qu’ils ne maîtrisent pas la pulvérisation. Selon son étude, ils ne sont que 10 % à régler leur matériel et la majorité n’est pas au courant des solutions de réduction des doses développées par la filière.


Responsable des services chez BASF Agro, Loïc Maujean a continué sur un ton disruptif. « Nous développons l’économie de fonctionnalité. Bientôt, nous ne vendrons plus de produits mais des résultats, une « culture saine garantie » à un prix fixe ramené à l’hectare et nous indemniserons les agriculteurs en cas de perte de rendement » a-t-il annoncé.
Les agriculteurs devront traiter avec de nouveaux pulvérisateurs en suivant des consignes données par l’outil d’aide à la décision (OAD) Xarvio.
BASF compte notamment sur son Smart Sprayer, développé en partenariat avec Bosch et Amazone pour un lancement en France en 2024. Blindé de caméras, de capteurs, et d’électronique, il permet une pulvérisation d’herbicides ou de phytos ultra-localisée et 30 à 70 % d’économies de produits.
« Mais qui aura les moyens d’acheter ces engins ? » a demandé l’assemblée. BASF pense aux coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA) ou aux entreprises de travaux agricoles (ETA). Dans le dernier cas, les viticulteurs n’auraient plus du tout à se soucier de la pulvé.